vendredi 20 août 2010

"lorsqu'il a été élu, on m'expliquait que je devrais m'inspirer de la politique généreuse, de régularisations massives, qu'allait mener Barack Obama"

AFP

Besson ironise sur la politique d'Obama en matière d'immigration

Le ministre de l'Immigration Eric Besson a ironisé jeudi à Washington sur les 600 millions de dollars débloqués par Barack Obama pour renforcer la sécurité à la frontière mexicaine, estimant que si l'Europe en faisait autant "en France, on en entendrait parler".

"Je me souviens que lorsqu'il a été élu, on m'expliquait que je devrais m'inspirer de la politique généreuse, de régularisations massives, qu'allait mener Barack Obama", a déclaré le ministre lors d'un point presse en marge d'une rencontre avec la ministre américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.

"Si demain l'Union européenne décidait d'accorder 600 millions de plus à la protection de ses frontières, je pense qu'en France on en entendrait parler", a ironisé M. Besson.

"Les Etats-Unis font ce qu'ils veulent, ils sont maîtres chez eux, je n'ai pas d'avis à exprimer, je constate simplement que ce n'est pas tout à fait ce qu'en France on avait cru comprendre de ce que disait Barack Obama sur l'immigration", a encore réagi le ministre.

Le président américain a promulgué la semaine dernière un plan de 600 millions de dollars, prévoyant le déploiement de 1.500 agents supplémentaires ainsi que la mise en service de drones (avions sans pilotes) supplémentaires le long des 3.100 km de frontière que se partagent Etats-Unis et Mexique.

Au premier jour d'une série d'expulsions de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie, Eric Besson a signé jeudi à Washington avec Janet Napolitano "un arrangement législatif" autorisant le déploiement à partir du 28 août à Roissy de quatre agents américains.

Ces "agents de liaison" pourront identifier les passagers embarquant pour les Etats-Unis sur lesquels ils auraient un doute et conseiller à la compagnie aérienne de ne pas les laisser embarquer.

"On a accepté sur une base réciproque. Si nous voulons installer des officiers dans les principaux aéroports américains, nous pourrons le faire", a précisé M. Besson, affirmant qu'à ce stade, nous ne le prévoyons pas".

Le ministre a également annoncé avoir obtenu un accord de principe de la part de l'administration américaine pour participer le 6 septembre, puis les 21 et 22 octobre, à deux réunions des principaux pays européens, des Etats-Unis et du Canada sur la lutte contre les filières de l'immigration clandestine.

------------

UPDATE: 28 sept 2011

Les Etats-Unis ont expulsé une moyenne de 350.000 clandestins au cours des trois dernières années, un record historique.

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/etats-unis-vaste-coup-de-filet-contre-2-900-sans-papiers-28-09-2011-1629819.php

------------

"Never before has Mexico seen so many American Jeffreys, Jennifers and Aidens in its classrooms. The wave of deportations in the past few years, along with tougher state laws and persistent unemployment, have all created a mass exodus of Mexican parents who are leaving with their American sons and daughters."

http://www.nytimes.com/2012/06/19/world/americas/american-born-children-struggle-to-adjust-in-mexico.html

------------

(...)

UN PRIX NOBEL DE LA PAIX OBSÉDÉ PAR LA GUERRE ÉLECTRONIQUE

Mais le pire pour Barack Obama est probablement qu'il se retrouve pris à son propre piège. Rarement président des Etats-Unis n'aura bénéficié d'un tel capital de confiance avant même le début de son mandat. Parce qu'il était un jeune sénateur à la carrière fulgurante promettant de remettre l'Amérique sur les rails. Parce qu'il était le premier métis accédant à la Maison Blanche et qu'il avait fondé sa profession de foi sur la fermeture de Guantanamo, la réconciliation avec les nations et les peuples catastrophés par les huit années de pouvoir de George W. Bush, parce qu'il invoquait les droits de l'homme et la justice dans chacun de ses discours à la Nation, parce qu'il promettait une vaste réforme du système de l'immigration qui est devenu, aux Etats-Unis, un véritable système de chasse à l'homme. Il avait même bénéficié d'un couronnement spectaculaire de la part de la communauté internationale, en se voyant décerné en 2009 le Prix Nobel de la Paix, à peine un an après son accession au pouvoir pour, selon le Comité du Prix Nobel, « ses efforts extraordinaires afin de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ».

Moins de quatre années plus tard et tandis qu'il s'apprête à obtenir, sans trop de doutes, sa réélection par défaut, les Républicains peinant à le combattre sur des terrains où ils ne sont guère à l'aise et ne parvenant pas à afficher une ligne économique claire réclamée par le peuple américain, le bilan d'Obama est accablant.

En 2010, Barack Obama a fait le choix d'apposer sa signature sur la promulgation de la loi reconduisant le Patriot Act, assortie de la possibilité pour le président de prendre des mesures arbitraires, en dehors de tout contrôle du Congrès américain, pour la détention illimitée de tout individu suspect au regard des critères on ne peut plus flous définissant la suspicion d'activités en lien avec le terrorisme ou pour la décision d'assassiner partout où cela lui semble nécessaire tout individu, y compris américain, constituant à ses yeux une menace pour les Etats-Unis. Il a opposé aux vives critiques suivant les révélations des tortures menées par plusieurs agences gouvernementales - un cas récent de centre de torture officieux a encore été mis à jour en Pologne - un applomb digne des plus féroces Commandants en Chef. La fermeture de Guantanamo, même si on lui prête l'intention de l'annoncé dans la dernière ligne droite de sa campagne électorale pour regagner un peu en crédibilité, n'a jamais été posée sur la table pour des motifs inconnus. Ironique sur le cas du soldat Manning, soupçonné d'avoir transmis une partie des informations divulguées par le site WikiLeaks, il ne fait pas mystère de son désir de voir la justice frapper fort contre le jeune soldat qui passe en cour martiale en Janvier 2013 alors même que son administration ne transmet qu'au compte goutte à la défense de Manning les éléments nécessaires à l'établissement de sa défense, piétinant le code de procédure pénale américain, et rêve d'obtenir la tête de Julian Assange.

Sur le front de l'immigration, Obama a fait des brigades ICE le bras armé de son administration, qui sème la terreur parmi les immigrants illégaux présents sur le territoire américain. Des enfants en bas âge témoins de l'arrestation violente de leurs parents "déportés" vers leurs pays d'origine et bloqués durant des semaines dans des centres de déportation comme on les nomme ici, parfois livrés à eux-mêmes dans ces lieux où les caméras sont interdites, avant d'être confiés à des orphelinats. Un demi-million de recours d'immigrants arrêtés que les tribunaux refusent de juger, les uns parce qu'ils dénoncent l'arbitraire, les autres parce qu'ils n'en n'ont tout simplement pas la capacité humaine ou technique devant un tel engorgement. Un demi-million de personnes expulsées du territoire sans avoir pu user de leur droit de passer en audience devant un juge de l'immigration.

Surtout, la réforme promise par Obama, si elle est restée lettre morte, n'en n'a pas moins existé sous une forme bien plus pernicieuse. Plus de 500 millions de dollars ont été attribués à l'USCIS, l'agence gouvernementale de l'immigration, pour une vaste opération esthétique de sa communication vantant les immigrants "méritoires", tandis que l'attribution de visas à des compétences a été réduites à tel point que des centaines de grandes entreprises américaines et de startups ont du faire face à une pénurie. L'administration Obama a mis sur les rails, en réalité, une réforme qui redéfinit l'immigration selon des critères financiers. Par exemple, la relance du fameux visa E5, qui assouplit l'attribution de visas pour les entrepreneurs, ne se fondent plus sur la qualité de ces entrepreneurs mais sur leur degré d'investissement en espèce sonnante et trébuchante. A l'heure actuelle, un visa pour les Etats-Unis peut-être obtenu quasi systématiquement pour une somme allant de 1 à 5 millions de dollars. La loi DOMA sur la réunification des familles subit revers sur revers. Il faut actuellement en moyenne 27 années aux membres de la famille d'un immigré philippin pour le rejoindre aux Etats-Unis. Le résultat: des nationalités telles que les Indiens, très en pointe dans l'apport sur le marché américain de hauts diplomés dans les domaines de l'ingénierie, de la médecine ou de la recherche fondamentale, ne demande plus le renouvellement de leur visa de travail et repartent chez eux. Quant à la récente ouverture en faveur des 800 000 enfants d'illégaux qui sont nés aux Etats-Unis et doivent prochainement obtenir le droit de se voir régularisés, elle patine sérieusement. Non seulement ses modalités demeurent floues mais il n'est apporté aucune garantie aux candidats potentiels sur les conséquences, pour leurs familles, d'une sortie du bois. Purement électoraliste et accueillie dans un premier temps avec soulagement par cette population prise en otage d'une clandestinité involontaire et appeurante au quotidien, cette mesure suscite désormais beaucoup de méfiance.

Il faut rappeler que chaque jour, les brigades ICE interpellent à travers tous les Etats-Unis des illégaux coupables de délits mineux qui sont désormais considérés comme un obstacle à la régularisation de leur situation: possession de cannabis, tentative de passer un permi de conduire dans un pays où il est difficile de survivre et de travailler sans en posséder un et même, errance sur la voie publique.

Les drones américains ont désormais l'autorisation de survoler le territoire américain. La TSA multiplie les exactions dans les aéroports du pays. Les moyens de la NSA sont déployés à travers tout le pays comme une toile aux mailles de plus en plus serrées à l'écoute des habitants. Les systèmes de localisation, en particulier via le GPS, se passent de tout mandat administratif ou judiciaire. Filmer ou photographier la police en action tend à devenir un délit. A Porto Rico, les cas de violence policières et d'entrave au premier amendement - celui de la sacro-sainte liberté d'expression - se multiplient. (...)

http://www.marianne2.fr/obj-washington/Droits-de-l-Homme-Jimmy-Carter-denonce-l-imposture-de-Barack-Obama_a113.html

Aucun commentaire: