Sur John Wayne, les démocrates veulent débaptiser l’aéroport John-Wayne de comté d’Orange, en Californie (anciennement bastion républicain avant le changement démographique de ces 50 dernières années), en raison des prises de position « racistes » de l’acteur.
Éric Zemmour : « John Wayne est le symbole de l’homme blanc et patriote, qui défie les minorités ! »
Chronique d’Éric Zemmour du Figaro sur le livre d’une journaliste franco-américaine et l’Amérique de Trump : un ouvrage qui ne ressemble pas du tout à ce qu’on pouvait craindre.
Longtemps, elle a été comme les autres. Journaliste, donc de gauche, forcément de gauche ; chef de bureau de Radio France à Washington, cette baroudeuse accomplie (Afghanistan, Chine, Afrique du Sud, etc.) s’identifiait à ses confrères, pour la plupart démocrates ; française, elle se rêvait Américaine, selon un processus impérial décrit admirablement par Régis Debray. Un modèle accompli de conformisme. Quand elle acquiert enfin sa précieuse nationalité américaine, Laurence Simon croit avoir atteint son Graal ; elle entame son chemin de Damas. Elle nous le décrit avec une rare honnêteté et un professionnalisme journalistique qu’on ne peut que louer, ce qu’on ne fera pas pour son style, excessivement relâché et parlé.
Mais l’intérêt du fond l’emporte sur la médiocrité de la forme : Laurence Simon nous montre une Amérique qui ressemble de plus en plus à la vieille Europe et en particulier à la France, le plus souvent pour le pire, et rarement le meilleur. Notre journaliste franco-américaine nous décrit la mort annoncée de l’Amérique de Tocqueville, cette Amérique blanche, chrétienne, très chrétienne, fondée sur les valeurs du travail et de la liberté, pour être remplacée par une Amérique de plus en plus athée, de plus en plus catholique et musulmane, au détriment des protestants, de moins en moins blanche, de plus en plus socialiste, de plus en plus gouvernée par le politiquement correct, de plus en plus dominée par les « minorités » ethniques et sexuelles, qui bénéficient d’un financement massif de milliardaires progressistes dont Soros est la tête de proue — et la tête de Turc des populistes — mais loin d’être la seule. Ainsi la Fondation Carnegie avait-elle dépensé en 2003 100 millions de dollars pour défendre l’immigration (légale et illégale).
C’est une des caractéristiques américaines : l’argent coule à flots pour l’extrême gauche, qu’elle soit immigrationniste, féministe, LGBT, ou carrément islamiste. Toutes ces organisations, soutenues par les bobos d’outre-Atlantique, ont noyauté les universités, les médias, et utilisent la justice pour faire taire et ruiner leurs adversaires. Comme en France. Plus qu’en France. La richesse des donateurs et l’institutionnalisation des lobbys, qui transforment la quête de voix en achats de voix, favorisent les riches (les donateurs) et les bien organisés (les minorités). Dans le pays d’Occident qui fut le plus rétif au socialisme et au marxisme, le politiquement correct a conquis de haute lutte l’hégémonie culturelle dont parlait Gramsci. Laurence Simon n’hésite pas à mettre en cause Barack Obama icône dans les médias français — et les influences socialistes, voire communistes, qui ont nourri sa jeunesse militante.
Cette femme si moderne dénonce sans fard l’évolution des mouvements féministes. Ayant interviewé avant sa mort la Simone de Beauvoir américaine, Betty Friedan, elle ose rappeler qu’« en privé, comme dans ses écrits, elle exprimait sur le tard ses craintes de voir le mouvement féministe investi par les lesbiennes [et désormais les hommes trans, voir le président de la Fédération des femmes du Québec...], au nom de l’inclusion, mais aussi au risque de l’exclusion des autres femmes. L’histoire lui a donné raison ».
Cette triple révolution démographique, idéologique, sociologique est en train de transformer la gauche américaine. Le Parti démocrate trouve un charme nouveau aux thèses socialistes, mais pas seulement : le féminisme, l’homosexualisme, voire le transexualisme agressifs forment un couple bizarre et paradoxal avec la montée en son sein de l’islamo-gauchisme, et son frère de lait, l’antisémitisme. Ilhan Omar siège voilée à la Chambre des représentants. Les universités américaines sont arrosées par la manne financière déversée par l’Arabie saoudite et le Qatar. Dès l’école primaire, l’endoctrinement progressiste prend le pas sur l’instruction.
Mais le plus tragique, et le plus poignant, est le tableau qu’elle dessine de l’Amérique blanche : un déclin démographique qui s’accompagne d’un déclin professionnel, social, sanitaire, et même sexuel. Un véritable désastre : « Parmi les pays riches, les É.-U. ont le taux de mortalité infantile le plus haut et l’espérance de vie la plus basse. (…) Un enfant sur cinq a faim et quatre sur cinq sont mal nourris (sans oublier la dépendance médicale aux opiacés) (…). Le niveau de testostérone a chuté dans les pays de l’Ouest et surtout chez les hommes blancs de la classe ouvrière et de la classe moyenne. (…) Les chances des enfants de la classe moyenne de faire mieux que leurs parents ont chuté de 90 à 50 %, mais les revenus des Américains les plus riches ont plus que triplé. » Entre 1999 et 2014, augmentation de 43 % des suicides chez les hommes blancs et 10 % des hommes blancs de 25 à 54 ans n’ont plus de travail.
Chiffres en rafale qui s’expliquent par une double politique née dans les années 1960 : d’une part, une ouverture massive à l’immigration venue du monde entier, alors qu’elle était limitée, jusqu’en 1965, à ceux venus d’Europe ; une mise en œuvre des méthodes de discrimination positive en faveur des Noirs, puis des femmes, qui s’est transformée au fil des années en une politique de discrimination pure et simple des hommes blancs, même très qualifiés, au profit des femmes, surtout si elles appartiennent à une minorité ethnique.
Cette double pression conduit la majorité blanche à devenir minoritaire dans son propre pays et les hommes blancs hétérosexuels à devenir des citoyens de troisième catégorie au pays de John Wayne.
On aura compris que les progressistes auront ramené l’Amérique à la guerre des sexes, et à la guerre des races, et à la guerre des classes. On aura compris que le vote Trump aura été le dernier cri de ces « hommes blancs des classes populaires » (et souvent de leurs femmes) qui refusent de mourir. On aura compris que notre journaliste non seulement comprend, mais approuve ce sursaut vital. On aura compris que cette course de vitesse contre le temps et la mort de l’Amérique blanche donne au mandat de Trump une couleur tragique, bien loin des insultes dont il est abreuvé et des clowneries dont il est coutumier.
Les bobos américains
de Laurence Simon
paru le 1 juillet 2019
aux éditions Balland
Chronique d’Éric Zemmour du Figaro sur le livre d’une journaliste franco-américaine et l’Amérique de Trump : un ouvrage qui ne ressemble pas du tout à ce qu’on pouvait craindre.
Longtemps, elle a été comme les autres. Journaliste, donc de gauche, forcément de gauche ; chef de bureau de Radio France à Washington, cette baroudeuse accomplie (Afghanistan, Chine, Afrique du Sud, etc.) s’identifiait à ses confrères, pour la plupart démocrates ; française, elle se rêvait Américaine, selon un processus impérial décrit admirablement par Régis Debray. Un modèle accompli de conformisme. Quand elle acquiert enfin sa précieuse nationalité américaine, Laurence Simon croit avoir atteint son Graal ; elle entame son chemin de Damas. Elle nous le décrit avec une rare honnêteté et un professionnalisme journalistique qu’on ne peut que louer, ce qu’on ne fera pas pour son style, excessivement relâché et parlé.
Mais l’intérêt du fond l’emporte sur la médiocrité de la forme : Laurence Simon nous montre une Amérique qui ressemble de plus en plus à la vieille Europe et en particulier à la France, le plus souvent pour le pire, et rarement le meilleur. Notre journaliste franco-américaine nous décrit la mort annoncée de l’Amérique de Tocqueville, cette Amérique blanche, chrétienne, très chrétienne, fondée sur les valeurs du travail et de la liberté, pour être remplacée par une Amérique de plus en plus athée, de plus en plus catholique et musulmane, au détriment des protestants, de moins en moins blanche, de plus en plus socialiste, de plus en plus gouvernée par le politiquement correct, de plus en plus dominée par les « minorités » ethniques et sexuelles, qui bénéficient d’un financement massif de milliardaires progressistes dont Soros est la tête de proue — et la tête de Turc des populistes — mais loin d’être la seule. Ainsi la Fondation Carnegie avait-elle dépensé en 2003 100 millions de dollars pour défendre l’immigration (légale et illégale).
C’est une des caractéristiques américaines : l’argent coule à flots pour l’extrême gauche, qu’elle soit immigrationniste, féministe, LGBT, ou carrément islamiste. Toutes ces organisations, soutenues par les bobos d’outre-Atlantique, ont noyauté les universités, les médias, et utilisent la justice pour faire taire et ruiner leurs adversaires. Comme en France. Plus qu’en France. La richesse des donateurs et l’institutionnalisation des lobbys, qui transforment la quête de voix en achats de voix, favorisent les riches (les donateurs) et les bien organisés (les minorités). Dans le pays d’Occident qui fut le plus rétif au socialisme et au marxisme, le politiquement correct a conquis de haute lutte l’hégémonie culturelle dont parlait Gramsci. Laurence Simon n’hésite pas à mettre en cause Barack Obama icône dans les médias français — et les influences socialistes, voire communistes, qui ont nourri sa jeunesse militante.
Cette femme si moderne dénonce sans fard l’évolution des mouvements féministes. Ayant interviewé avant sa mort la Simone de Beauvoir américaine, Betty Friedan, elle ose rappeler qu’« en privé, comme dans ses écrits, elle exprimait sur le tard ses craintes de voir le mouvement féministe investi par les lesbiennes [et désormais les hommes trans, voir le président de la Fédération des femmes du Québec...], au nom de l’inclusion, mais aussi au risque de l’exclusion des autres femmes. L’histoire lui a donné raison ».
Cette triple révolution démographique, idéologique, sociologique est en train de transformer la gauche américaine. Le Parti démocrate trouve un charme nouveau aux thèses socialistes, mais pas seulement : le féminisme, l’homosexualisme, voire le transexualisme agressifs forment un couple bizarre et paradoxal avec la montée en son sein de l’islamo-gauchisme, et son frère de lait, l’antisémitisme. Ilhan Omar siège voilée à la Chambre des représentants. Les universités américaines sont arrosées par la manne financière déversée par l’Arabie saoudite et le Qatar. Dès l’école primaire, l’endoctrinement progressiste prend le pas sur l’instruction.
Mais le plus tragique, et le plus poignant, est le tableau qu’elle dessine de l’Amérique blanche : un déclin démographique qui s’accompagne d’un déclin professionnel, social, sanitaire, et même sexuel. Un véritable désastre : « Parmi les pays riches, les É.-U. ont le taux de mortalité infantile le plus haut et l’espérance de vie la plus basse. (…) Un enfant sur cinq a faim et quatre sur cinq sont mal nourris (sans oublier la dépendance médicale aux opiacés) (…). Le niveau de testostérone a chuté dans les pays de l’Ouest et surtout chez les hommes blancs de la classe ouvrière et de la classe moyenne. (…) Les chances des enfants de la classe moyenne de faire mieux que leurs parents ont chuté de 90 à 50 %, mais les revenus des Américains les plus riches ont plus que triplé. » Entre 1999 et 2014, augmentation de 43 % des suicides chez les hommes blancs et 10 % des hommes blancs de 25 à 54 ans n’ont plus de travail.
Chiffres en rafale qui s’expliquent par une double politique née dans les années 1960 : d’une part, une ouverture massive à l’immigration venue du monde entier, alors qu’elle était limitée, jusqu’en 1965, à ceux venus d’Europe ; une mise en œuvre des méthodes de discrimination positive en faveur des Noirs, puis des femmes, qui s’est transformée au fil des années en une politique de discrimination pure et simple des hommes blancs, même très qualifiés, au profit des femmes, surtout si elles appartiennent à une minorité ethnique.
Cette double pression conduit la majorité blanche à devenir minoritaire dans son propre pays et les hommes blancs hétérosexuels à devenir des citoyens de troisième catégorie au pays de John Wayne.
On aura compris que les progressistes auront ramené l’Amérique à la guerre des sexes, et à la guerre des races, et à la guerre des classes. On aura compris que le vote Trump aura été le dernier cri de ces « hommes blancs des classes populaires » (et souvent de leurs femmes) qui refusent de mourir. On aura compris que notre journaliste non seulement comprend, mais approuve ce sursaut vital. On aura compris que cette course de vitesse contre le temps et la mort de l’Amérique blanche donne au mandat de Trump une couleur tragique, bien loin des insultes dont il est abreuvé et des clowneries dont il est coutumier.
Les bobos américains
de Laurence Simon
paru le 1 juillet 2019
aux éditions Balland
à Paris,
540 pagesISBN-13 : 978-2940556274
Présentation de l’éditeur
Les Français n’ont pas le monopole du Bobo, ni du Coco. Bobos Sans Frontières est une organisation à but lucratif qui a traversé l’Atlantique depuis longtemps. Ses membres américains sont honteux d’être américains et veulent désespérément ressembler aux français (du 6e arrondissement de Paris, ou de l’Ile de Ré.) Ils ont donc décidé d’entrer en résistance. Il n’y a pas de décalage horaire entre les bobos français et les U.S. bobos qui louent le système socialiste. Les résistants français se battaient contre les troupes allemandes au péril de leurs vies. Foin de ce détail pour les bobos américains qui jouissent, dans une démocratie certes imparfaite, du droit d’expression le plus libre au monde. Les élites gauchistes formées à Yale et Harvard, à force de blâmer les péquenots et de défendre des minorités radicalisées ont poussé la frange modérée des États-Unis à refuser de voter pour Hillary Clinton en 2016. L’élection de 2020 ne se présente pas beaucoup mieux pour les bobos, surtout avec une économie qui repart et des « affaires » qui se dégonflent.
Présentation de l’éditeur
Les Français n’ont pas le monopole du Bobo, ni du Coco. Bobos Sans Frontières est une organisation à but lucratif qui a traversé l’Atlantique depuis longtemps. Ses membres américains sont honteux d’être américains et veulent désespérément ressembler aux français (du 6e arrondissement de Paris, ou de l’Ile de Ré.) Ils ont donc décidé d’entrer en résistance. Il n’y a pas de décalage horaire entre les bobos français et les U.S. bobos qui louent le système socialiste. Les résistants français se battaient contre les troupes allemandes au péril de leurs vies. Foin de ce détail pour les bobos américains qui jouissent, dans une démocratie certes imparfaite, du droit d’expression le plus libre au monde. Les élites gauchistes formées à Yale et Harvard, à force de blâmer les péquenots et de défendre des minorités radicalisées ont poussé la frange modérée des États-Unis à refuser de voter pour Hillary Clinton en 2016. L’élection de 2020 ne se présente pas beaucoup mieux pour les bobos, surtout avec une économie qui repart et des « affaires » qui se dégonflent.