samedi 30 janvier 2010

Sempé, le Frenchie de New York, pour la première fois à Angoulême




Sempé, le Frenchie de New York, pour la première fois à Angoulême Invité d’honneur du 37e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême qui a ouvert ses portes hier, Sempé revient sur les couvertures qu'il a réalisées pour la revue "The New Yorker", mais refuse d'être considéré comme un auteur de BD.

En 1974, Angoulême accueillait son premier festival international de la bande dessinée. Quelques années plus tard, en 1978, l'illustrateur français Jean-Jacques Sempé publiait pour la première fois dans le célèbre magazine américain "The New Yorker", en couverture s'il vous plaît... Pourtant, ces deux institutions de la BD ne s’étaient jamais croisées. C'est donc peu dire que Benoît Mouchart, le directeur artistique du festival d'Angoulême, était fier de son coup en présentant Sempé lors de l'ouverture de la 37e édition de l'événement, hier.


Un Sempé goguenard, plus bavard que d’habitude, qui a commenté pendant une heure son coup de crayon et son New York, celui qu’il croque depuis plus de trente ans avec raffinement pour la plus élégante des revues new-yorkaises. De cette ville et de sa revue, Sempé est tombé amoureux lors de son premier voyage sur la côte est américaine, en 1965. À l’époque, le jeune Bordelais est inconnu aux États-Unis, alors que "Le petit Nicolas" fait déjà beaucoup parler de lui en France. Quant à "The New-Yorker", le magazine est déjà une institution de la presse américaine : fondé en 1925, intello, sophistiqué et politisé, l’hebdomadaire publie reportages, dessins, essais et critiques. Son ton et son style en ont fait une référence, autant que ses célèbres couvertures - des dessins réalisés par les plus fins crayons.


"C’est Chaval [un célèbre dessinateur humoristique de l’après-guerre, ndlr] qui m’a conseillé de contacter 'The New-Yorker'", raconte Sempé. Immédiatement, la revue apprécie l'élégance de son trait, son personnage fétiche - M. Lambert - perdu dans d'immenses décors, ses tons pastels, et l’humour aristocratique qui fait mouche dans ses ouvrages intitulés "Rien n’est simple" ou "Bonjour bonsoir". Le dessinateur, lui, ne jure déjà que par les illustrateurs américains : "J’adore James Thurber, Peter Arno, Saul Steinberg", tous piliers du "New-Yorker". Leur collaboration commence en 1978, le 14 août exactement, avec une couverture restée célèbre. Elle représente un homme au corps d’oiseau, cravaté, perché sur la fenêtre d’un building, qui contemple avec inquiétude la ville sous ses pattes.




Des dessins pour la revue new-yorkaise, Sempé en réalisera une centaine dans la trentaine d'années suivante, croquant les promeneurs de Central Park, les gratte-ciel de Broadway, la légèreté d’une joueuse de flûte ou d’une ballerine face à "cet environnement urbain lourd, métallique", ou y mettant en scène ses héros récurrents : musiciens, oiseaux, chats, vélos - ancien livreur-cycliste, Sempé adore le deux-roues. Toutefois, malgré l'amour qu'il porte à la Grosse Pomme, Sempé ne s’est jamais installé à New York - "Je bredouille à peine leur langue", confie-t-il -, préférant y voyager de temps en temps et dessiner dans son atelier. "Je ne fais pas de croquis, je n’aime pas ça. Tout est dessiné de mémoire […]. Alors oui, je jette de nombreux dessins !"

Des dessins, pas des bandes-dessinées. S’il y a bien une chose que Sempé déteste, c’est d'être classé parmi les auteurs de BD. Est-ce pour cette raison qu'il fut absent du festival d'Angoulême pendant tant d’années ? Dans l’amphithéâtre de la Cité internationale de la bande dessinée, où Sempé s’exprime, personne n’osera lui poser la question. Lui dit faire des "histoires dessinées", préférant se rattacher à la tradition du dessin d’humour, non à celle du cartoon. Et compare ses planches au jazz qu’il aime tant : "Le jazz et le dessin d’humour ont en commun de suggérer les choses."


* La maison d'édition Denoël a récemment publié le livre "Sempé à New-York", qui rassemble l'intégralité des couvertures que Sempé a réalisé pour "The New Yorker".

http://www.france24.com/fr/20100129-sempe-frenchie-new-york-premiere-fois-festival-angouleme-bd-invite-honneur-fidb

dimanche 24 janvier 2010

Do you speak French?

Oui, mais de moins en moins. Le français reste encore la langue étrangère la plus enseignée dans les collèges et lycées américains, après l’espagnol, mais son déclin s’est nettement accéléré ces dernières années, montre une étude du Center for Applied Linguistics, financée par le ministère de l’Education. En 1997, 64% des établissements secondaires américains proposaient des cours de français. En 2008 ils n’étaient plus que 46% à le mettre au programme. En primaire, 11% seulement des écoles américaines enseignent le français, contre 27% en 1997.

Le français n’est pas seul à décliner aux Etats-Unis. L’enseignement de presque toutes les langues étrangères est en net recul, montre cette étude. Un tiers des écoles interrogées ont rejeté la faute sur la loi « No Child Left Behind » qui depuis 2001 les oblige à tester le niveau de leurs élèves en maths et en anglais. En conséquence, le budget consacré aux langues étrangères a fondu… La seule langue qui ne connaît pas la crise est le chinois. Entre 1997 et 2008, la proportion des collèges et lycées enseignant le chinois est passée de 1% à 4%. Mais c’est aussi parce que Pékin déploie une politique volontariste d’envoi de professeurs de chinois à l’étranger, mis gratuitement à disposition des écoles, comme le décrit ici le New York Times.

En attendant le recensement 2010, les défenseurs du français peuvent se consoler avec les chiffres de 2000, montrant que la langue de Lafayette reste toute de même mieux implantée aux Etats-Unis que ses voisines européennes, espagnol mis à part bien sûr. Au recensement de 2000, le français se classait quatrième langue la plus parlée dans les foyers américains, derrière l’anglais, l’espagnol et le chinois. 0,6% des Américains disaient parler le français à la maison, ce qui est tout de même mieux que l'allemand (0,5%) ou l'italien (0,4%).

http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2010/01/do-you-speak-french.html

vendredi 22 janvier 2010

Un Français expulsé du Canada pour un passeport décollé

French bashing de base. Le pire est que les canadiens vont qd même l'expulser...

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Un Français établi au Canada est sur le point d'être expulsé car les services frontaliers américains ont saisi son passeport, qu'ils jugent suspect, a-t-on appris vendredi auprès de l'intéressé et du consulat français qui dénonce une "situation absurde".

Guillaume Carabin, un graphiste de 30 ans installé à Vancouver depuis août avec un permis canadien "vacances-travail" en bonne et due forme, a passé trois jours en prison avant d'apprendre qu'il allait être obligé par le Canada à rentrer en France.

La raison de cette mesure : s'être fait confisquer son passeport à la frontière américaine, parce que "le film sur la photo était un peu décollé", a affirmé le jeune homme à l'AFP.

Il attend maintenant son passeport pour être renvoyé en France par les services canadiens.

L'incident remonte au 17 décembre. Alors que M. Carabin se dirigeait vers les Etats-Unis pour des vacances, son passeport lui a été retiré par les autorités américaines à la frontière.

"On m'a dit que le film recouvrant la photo était un peu décollé. Avant cela, j'étais entré trois fois aux Etats-Unis avec ce passeport et je n'avais jamais eu de problèmes", a-t-il raconté.

Reconduit à la frontière canadienne, sans son passeport, il est arrêté par des agents canadiens, placé en détention pendant trois jours avant d'être retenu encore une journée au centre des immigrants de l'aéroport de Vancouver.

Selon son avocat David Thomas, la seule "mesure logique" qui aurait dû éventuellement être prise aurait été de lui refuser l'entrée aux Etats-Unis.

Informé du cas de M. Carabin, le consulat de France à Vancouver parle d'une "situation absurde" et "d'une erreur manifeste puisque M. Carabin était en séjour régulier au Canada et que son passeport, après vérifications faites par nos services, était authentique".

Interrogés, les services canadiens des frontières ont refusé de commenter l'affaire (eternelle fadeur canadienne) affirmant dans un courriel à l'AFP avoir agi dans le cadre de leurs procédures réglementaires, permettant notamment d'arrêter des étrangers si un doute pèse sur leur identité.

http://www.france-amerique.com/articles/2010/01/22/un_francais_expulse_du_canada_pour_un_passeport_decolle.html

lundi 18 janvier 2010

Considering Americans stupid

Parisians have a bit of a different physiology. Things like a certain inability to smile are quite well known expressions of this phenomenon. Some are much lesser known: an interesting experience when chatting with a Parisian is to place the words ”Les Américains” in a sentence. These two words put together - in any imaginable sentence - immediately trigger a chemical reaction in the Parisian’s brain. When hearing the phrase “Les Américains“, the Parisian will implacably lose track of his previous ideas to just be taken over by one overpowering thought. That is: ”Oui, mais les Américains, ils sont cons“.

There is no exception to that rule. Americans are all stupid. End of the story. The fact that America is the most successful and probably the most creative country in the world should come as no argument. The fact that all Parisians deliberately wear American clothes, watch American movies, listen to American music, use American words or fantacize about American celebrities either. Americans are fat, stupid and ugly. Period.

Parisians who have traveled to the US might have a more moderate opinion: they will view Americans as ”superficial”. Traveling surely makes Parisian more in touch with foreign cultures. ”Les Américains, ils sont hyper superficiels” is a sentence it is impossible not to hear when having a discussion in Paris about America or Americans. Parisians of all classes see every interaction entailing a person from the US as irremediably fake and empty.

The immediate friendliness most Americans display at once sends Parisians insane. “Mais pourquoi ils sourient? Ils sont cons ou quoi ?!” Friendliness, enthusiam and optimism are very American qualities. In Paris, these characteristics are marks of gentle intellectual decay. You do the math. In the Parisian’s mind, Americans are incapable of refinement. Capital Parisian sin. The fact that their vision is based on reality or not has no relevance: of course it is.

Parisians know for a fact that Americans’ exclusive interests are money, sports, war and religion. Americans have no other points of interest in life. No other aspirations. That is good enough a reason for Parisians to concentrate most of their scorn for the opulence of Western life on America. It’s all America’s fault. It is true after all that Parisians by no means partake in this Western lifestyle.

When bringing to the table that not everyone in a country like America can possibly be stupid, the Parisian usually pulls out the culture card. “Ok, peut-être, mais ils sont complètement incultes, c’est grave quand même“. People saying this fall into two categories - that go across the board. On the one hand, people whose favorite after-work occupations consist of watching CSI , Grey’s Anatomy or Sex and the City. On the other, people who worship Woody Allen and Philip Roth. Parisians are avid consumers of American culture and at the same time fiercely convinced that such a thing does not exist. For as Parisians put it, “Woody Allen, il est pas Américain, il est New-Yorkais”.

It would be impolite at that point to bring to the Parisian’s attention that he starts to sound like the stupid American he despises so much. Plus, despite his obvious in-depth knowledge of America, chances are he might not get the joke…

http://www.o-chateau.com/blog/

dimanche 17 janvier 2010

Ce Français qui a inspiré l'iPhone

C'est un chercheur français de renom, Jean-Marie Hullot, ami de Steve Jobs, qui est le véritable inspirateur du dernier produit vedette d'Apple. Retour sur un parcours étonnant et encore méconnu.

Pendant cinq ans, cette cellule secrète n'a eu officiellement aucune existence. Basés à Paris, quatre ingénieurs placés sous la houlette d'un chercheur français ont travaillé pour Apple au développement de services de téléphonie mobile, entre 2001 et 2006.

A l'origine de cette initiative, un homme modeste et discret, Jean-Marie Hullot. Rien à voir avec le protecteur de l'environnement et animateur télé d'Ushuaïa Nature ! Cet ancien chercheur de l'Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria) est une référence dans le domaine des interfaces graphiques - ces "fenêtres" et "boutons" qui apparaissent sur les écrans des ordinateurs.

Cheveux grisonnants, silhouette élancée, visage émacié et sourcils épais, c'est lui, ce célèbre inconnu, qui a soufflé à Steve Jobs, le PDG d'Apple, l'idée de se lancer, dès 2001, dans la téléphonie mobile. L'iPhone était encore dans les limbes.

A l'époque, pourtant, tout aurait pu capoter. "Steve avait repoussé ma proposition", raconte Hullot. L'Américain lui demande tout de même de le rejoindre pour en discuter... Et le bombarde directeur technique des applications et vice-président de la branche mobiles du groupe californien. En l'espace de quelques mois, Hullot recrute son équipe autour de Bertrand Guiheneuf, qui travaillait sur une version de Linux pour téléphone mobile. Sa cellule en réfère directement à Steve Jobs, au siège, à Cupertino.

Les deux hommes se connaissent et s'apprécient. Leurs chemins se sont croisés voilà quatorze ans dans la Silicon Valley. Steve Jobs vient alors d'être mis à la porte de sa propre société, après avoir lancé le premier ordinateur Macintosh. A 30 ans, il se retrouve, selon ses propres termes, "sur le pavé, viré avec perte et fracas". Soucieux de rebondir, et dans l'espoir de reconquérir sa société, il fonde NeXT pour créer un ordinateur grand public. On connaît la suite... De son côté, Jean-Marie Hullot, le programmeur, a créé en France SOS Interface, un système pour Macintosh, justement, qui permet de développer aisément des éléments graphiques.

Au milieu des années 1980, de passage à la grand-messe annuelle d'Apple, à San Francisco, afin d'y présenter son produit, il est aussitôt repéré et invité au siège de NeXT pour faire une démonstration devant le boss. "Une fois la présentation terminée, je suis reparti vers le parking. Quelqu'un est venu me chercher en courant et m'a dit : "Toi, tu reviens !" Steve m'attendait et m'a demandé de venir travailler avec lui." Hullot va rester dix ans à NeXT, et logera même un temps chez le PDG. Très vite, il fait embaucher un autre Français, Bertrand Serlet, qui sera à l'origine du renouveau des Macintosh, grâce à Mac OS X (le concurrent de Windows, de Microsoft).

Malgré ces recrues de choix, Steve Jobs délaisse peu à peu NeXT. Il n'a d'yeux que pour le studio d'animation qu'il a racheté. Pixar, c'est son nom, rencontre, en 1995, un succès phénoménal avec Toy Story. Jean-Marie Hullot décide alors de quitter la société. De retour en France, il cofonde une start-up, RealNames, mais garde le contact avec Jobs. Il faudra encore attendre quatre ans pour que les deux compères travaillent à nouveau ensemble, après une rencontre à Paris, en 2001. C'est à ce moment-là que le chercheur lui "vend" son projet de téléphone mobile. "Jean-Marie a un talent rare. Il sait prendre des choses confuses et les rendre claires. Très vite, il a compris que le téléphone serait l'avenir de l'informatique. Je le vois encore tester des dizaines d'appareils provenant d'Asie, sans en trouver un seul qui lui convienne", explique son ami Louis Monier, fondateur du moteur de recherche AltaVista.

Il aurait pu travailler chez... Google

Hullot va devoir faire preuve de conviction et de ténacité. A l'époque, l'usage du mobile aux Etats-Unis reste confidentiel. "Toute une éducation était à faire chez Apple", confie-t-il. Mais, à 46 ans, l'ingénieur souhaite rester en France, où travaille sa femme, Françoise, et où étudient ses deux enfants, Valériane et Jonathan. Qu'à cela ne tienne ! Steve Jobs lui propose d'ouvrir un groupe de recherche à Paris, totalement isolé du reste des activités du groupe. "Lors des fêtes de fin d'année, à Apple France, on voyait débarquer des membres de l'équipe de Hullot sans savoir qui ils étaient", se souvient un ancien salarié.

La cellule "fantôme" a pour vocation de préparer Apple au monde du mobile. Mais, pour l'heure, les ingénieurs travaillent à la mise au point d'outils de synchronisation entre différents appareils pour les carnets d'adresses et le calendrier (iCal). L'équipe grossit rapidement, passant de cinq à plus d'une vingtaine de personnes, et change de locaux à maintes reprises : de l'avenue George-V à la Madeleine.

En 2005, la direction d'Apple prend, enfin, la décision de créer un téléphone. La cellule parisienne n'a plus lieu d'être, et Jobs demande à Hullot de revenir à Cupertino, où tous les développements stratégiques seront centralisés dans le plus grand secret. "Malgré la grande confiance de l'Américain pour Jean-Marie, on ne change pas la nature profonde des gens ni le désir forcené de contrôle d'Apple", tente d'expliquer Laurent Kott, directeur général d'Inria-Transfert. Le Français déclinera la proposition. Ainsi, ironie de l'histoire, celui qui a réussi à convaincre Apple de se lancer dans la téléphonie mobile ne participera pas aux grands développements de l'iPhone.

Le plus drôle, c'est qu'il aurait pu travailler chez... Google, en passe, aujourd'hui, de devenir un concurrent d'Apple dans les mobiles. Car la firme de Mountain View l'a approché pour ouvrir un laboratoire de recherche en France. Une rencontre a même été organisée avec Larry Page, cofondateur du moteur de recherche. Sans résultat. "Pourtant, tout était réglé. Mais lorsque Jean-Marie a voulu venir avec ses ingénieurs, Steve Jobs a mis son veto", relate Mats Carduner, ancien directeur général de Google Europe du Sud. Un pacte de non-agression lie les deux sociétés, qui, à l'époque, ont encore des rapports privilégiés.

Exit, donc, Google ! Hullot est à l'abri du besoin et n'a plus rien à prouver. Pourtant, sollicité par ses compagnons d'infortune, il accepte de se lancer dans une autre aventure. Il s'agit cette fois de créer une encyclopédie en ligne de la photo. Fotopedia voit le jour, en 2008, et lève 2,3 millions de dollars, puis encore 1,1 million à la fin de 2009. Contrairement à ses rivaux, Fotopedia intègre plus de 355 000 photos de qualité géolocalisées sur lesquelles les internautes sont appelés à voter. Ces "images pour l'humanité" doivent permettre d'illustrer avec la meilleure photo possible les articles de l'encyclopédie libre et gratuite Wikipedia. Fan de trekking, Jean-Marie croit dur comme fer à ce site communautaire qui le réconcilie avec sa passion des voyages et des photos. L'ingénieur, qui continue d'avoir des contacts épisodiques avec Steve Jobs, se dit comblé. Il diffuse sur le site près de 6 000 clichés personnels pris au Vietnam, au Laos, au Népal et, surtout, au Bhoutan. Un moyen de prolonger les vacances de M. Hullot !

http://www.lexpress.fr/actualite/high-tech/ce-francais-qui-a-inspire-l-iphone_841728.html

jeudi 14 janvier 2010

Un bouquet de chaînes TV françaises disponible en février

Un bouquet de sept chaînes françaises verra le jour courant février aux États-Unis, élargissant ainsi l'offre aux programmes de télévision francophones.

France 5, France Ô, France 24, Euronews, OLTV, Eurochannel, CCTV-F seront désormais diffusées aux Etats-Unis dès la mi-février via Lebouquet.tv. Pour recevoir ces chaînes, il faudra se munir d’un décodeur coûtant $250, souscrire à un abonnement de $25 par mois et être munis d’une connexion internet haut débit. Le décodeur est gratuit en cas d’abonnement pour un an. Le procédé ne nécessitant pas d’antenne parabolique, l’offre sera disponible sur tout le territoire américain.

L’offre devrait rapidement se diversifier avec notamment la possibilité de regarder des émissions et téléfilms français à la carte tel Thalassa, C’est pas sorcier, ou encore Chez Maupassant. « Nous discutons avec de nombreuses chaînes de la TNT également. Mais pas d’inquiétude, les prix ne bougeront pas même si de nouvelles chaînes complètent le bouquet », assure Christophe Perini, gérant de Lebouquet.tv. Si des contacts existent avec TF1, France 2 ou M6, ces chaînes ne sont pas une priorité car peu d’émissions sont libres de droits. « La moitié de leur programmation vient des États-Unis. Nous ne voulons pas proposer de la télévision américaine traduite ».

Le Bouquet.tv espère ainsi répondre à une attente de nombreux Français. « On s’est rendu compte que la communauté albanaise ou serbe avait par exemple trois offres de bouquet, et pas la France », observe Christophe Perini. Entre 3000 et 5000 abonnés sont attendus sur les deux premières années.

Pour s’assurer que vous disposez d’une connexion internet au débit suffisant pour recevoir les chaînes, vous pouvez faire le test à cette adresse : http://www.lebouquet.tv/testreception.php


http://www.france-amerique.com/articles/2010/01/14/un_bouquet_de_cha_nes_tv_francaises_disponible_en_fevrier.html

Les vertus méconnues du modèle français

Paul Cohen | Dissent

Alors que la récession bat toujours son plein, l’heure est revenue pour les journaux américains de s’en prendre aux Français. Quand, en février 2009, le Washington Post s’est hasardé à soutenir l’intervention étatique, il s’en est presque excusé, s’empressant de rappeler à ses lecteurs qu’il partageait leur dégoût pour toute planification à la française. “Les rumeurs de nationalisation des banques terrorisent la Bourse, ce que l’on peut comprendre : l’idée même est tellement, disons, française.” Roger Cohen (aucune parenté avec l’auteur) a asséné le coup de grâce dans The New York Times.


L’Amérique, scandait le journaliste, doit puiser dans son esprit d’entreprise, son désir naturel d’agir, pour trouver sa propre voie. “J’aime la France, mais je ne tiens pas à ce qu’il y en ait deux, surtout pas si l’une des deux se trouve aux Etats-Unis”, expliquait-il. La France que dépeignent ces auteurs est aisément identifiable pour un public américain. C’est le pays de la bureaucratie étouffante et de la fiscalité écrasante, de l’industrie nationalisée inefficace et du gigantesque secteur public financé par le contribuable, le pays des grèves et des perturbations, de l’emploi garanti à vie ; où vivent ces Français qui aiment s’amuser, formidables quand il est question de vin ou de séduction, mais qui, dès qu’il s’agit du rude monde des affaires, ne sont ni assez entreprenants ni assez travailleurs ; trop attachés à leurs longues vacances, leurs courtes semaines ouvrées, leur retraite précoce, trop dépendants des généreuses subventions d’un Etat providence boursouflé pour pouvoir s’en passer.


Cette France est dans une large mesure imaginaire. Aujourd’hui, le pays est la cinquième économie du monde : soumise à la concurrence au sein de l’Union européenne et à des réglementations commerciales plus strictes que celles en vigueur aux Etats-Unis, elle n’en attire pas moins les capitaux internationaux, au point d’être le troisième bénéficiaire mondial d’investissements étrangers directs. Ses salariés sont plus productifs à l’heure que leurs homologues américains, et moins syndiqués. Abritant la cinquième plus puissante place boursière de la planète, la France, avec ses écoles d’ingénieurs réputées, a déployé des armées de prodiges des maths et d’économistes dans les banques d’investissement de New York et Londres, pour développer les stratégies commerciales et les produits dérivés exotiques qui ont contribué à nous mettre dans la panade que nous connaissons aujourd’hui. Pour le meilleur et pour le pire, la France “socialiste” est pleinement intégrée dans l’économie capitaliste mondiale.


Depuis la Libération, la planification française a remporté des succès nettement plus éclatants que ses détracteurs néolibéraux ne veulent bien l’admettre. L’Etat s’est servi de la planification comme d’un outil flexible pour restructurer des entreprises et sauver des emplois, créer de nouvelles industries à partir de rien et favoriser le développement de l’emploi, pour atténuer l’impact de la désindustrialisation sur les ouvriers et les municipalités, et orienter la politique des transports et de l’énergie vers des solutions plus durables. Alors que les Etats-Unis se débattent en quête d’un nouveau cap économique, les Américains pourraient faire pire que s’intéresser de près à la France. Si l’on prenait au sérieux les effets d’un plus grand rôle dévolu à l’Etat, peut-être entamerait-on une discussion non seulement sur la justice sociale, mais aussi sur l’efficacité. Il est temps que cette discussion ait lieu.


La France est loin d’avoir eu le plus lourd déficit public d’Europe en 2009. Avec un déficit budgétaire de l’ordre de 8 % du PIB, elle fait certes moins bien que l’Allemagne (3,7 %) et l’Italie (5,3 %), mais mieux que l’Espagne (9,5 %) et le Royaume-Uni (12,6 %). De son côté, l’institut Harris a sondé le moral de la population dans plusieurs pays occidentaux. “Quelle que soit la question posée, les Français se sont presque toujours montrés les plus pessimistes”, relève le Financial Times. Les Français sont 44 % à trouver que leur niveau de vie s’est dégradé au cours de la décennie écoulée (contre 31 % en Allemagne, 33 % aux Etats-Unis et 37 % en Espagne). Ils sont 75 % à penser que l’Etat fera moins pour eux, d’un point de vue financier, pendant la décennie à venir (contre 54 % aux Etats-Unis, 68 % en Allemagne)

http://www.courrierinternational.com/article/2010/01/14/les-vertus-meconnues-du-modele-francais