jeudi 30 juin 2011

Trop de francophobie peut nuire à la santé

Le scandale Strauss-Kahn a permis une nouvelle fois de le vérifier : les médias américains ne connaissent décidément rien à la société française. Parole de patron de presse.

23.06.2011 | John R. MacArthur | Harper's Magazine

Qu’est-ce que c’est plaisant, le French-bashing ! Avec Dominique Strauss-Kahn (alias “le Perv”), voué aux gémonies des tabloïds américains pour tentative de viol, nous renouons avec un persiflage antifrançais d’une vigueur jamais vue depuis l’époque où Bush et compagnie s’employaient à dénoncer l’autre Dominique – de Villepin – pour son opposition à la guerre en Irak. Mais la différence entre aujourd’hui et 2003, c’est que cette fois même les Américains de gauche s’y mettent. Fin mai, dans le magazine The Nation, Katha Pollitt déclarait ainsi avoir “fini” son histoire d’amour avec la France : “Oh, ç’a été merveilleux tant que ça a duré, moi j’ai craqué pour ton bel Etat providence, avec son superbe système de santé et ses allocations familiales.” Mais, grâce à DSK et à ses sordides défenseurs issus des élites françaises, la journaliste a découvert que de nombreux hommes en France sont des “saligauds imbus d’eux-mêmes” et que certaines Françaises “laissent faire” leurs hommes arrogants par leur “docilité et [leur] mythification de la féminité”.

Tous contre Dominique !

Je ne suis pas en désaccord avec l’opinion que se fait Katha Pollitt de certains intellectuels français qu’elle cite, ni même avec sa critique de ce que les Français considèrent comme des mœurs sexuelles convenables. Certes, on peut beaucoup décrier les prétentions de la France et l’image qu’elle se fait d’elle-même. Pourtant, je suis incapable de me joindre à la liesse générale que suscite le spectacle d’une grosse légume comme DSK forcé de se bouffer en place publique la devise de son pays, Liberté, égalité, fraternité* et désigné à la vindicte par une “justice” américaine carnavalesque.

Entre autres choses, c’est parce l’hypocrisie américaine me dégoûte : je ne supporte pas d’entendre cette ribambelle d’experts et d’avocats se féliciter les uns les autres du prétendu égalitarisme des poursuites pénales lancées aux Etats-Unis. Interrogé sur l’affaire DSK par la radio et la télévision françaises, je me suis vu contraint de décrire la triste réalité : les procureurs élus pleins d’ambitions politiques, les poursuites sélectives, les fuites orchestrées dans la presse pour discréditer les jurés pressentis, et les préjugés profondément enracinés, variant d’un Etat et d’une localité à l’autre, contre les minorités ethniques et les pauvres. La procédure engagée contre un DSK ne suffit pas à elle seule à réparer ces inégalités du système judiciaire américain. Le paradoxe est donc double, quand on sait que le riche couple Strauss-Kahn peut s’offrir les services des plus grands ténors du barreau et des meilleurs détectives pour détruire la réputation de l’accusatrice, une immigrée africaine issue d’un milieu défavorisé.

Mais ce qui me perturbe plus encore que les leçons de morale américaines, c’est la facilité avec laquelle certains journalistes se permettent de juger tout un pays dont ils ne savent pourtant pas grand-chose. Il se trouve que je suis à moitié français par ma mère, et je suis choqué par les stéréotypes et les généralisations qu’on applique à des gens qui n’ont absolument rien en commun avec l’ancien directeur du Fonds monétaire international. Si, en plus de Katha Pollitt, vous lisez les tabloïds, vous vous ferez probablement de la France l’image d’un pays dominé par des libertins coureurs de jupons qui pensent que le droit de cuissage fait partie de la Déclaration des droits de l’homme.

De ce que j’en connais, la société ­française est bien plus conservatrice (plus centrée sur la vie de famille et plus respectueuse des femmes) que ne l’est la société américaine. Certes, ces personnages misérables, déracinés, obsédés par le sexe, comme on en trouve dans les romans de Michel Houellebecq, constituent un phénomène grandissant en France. Cependant, la fidélité familiale et le souci des enfants restent prépondérants, ce qui explique pourquoi les gouvernements français (de “gauche” comme de “droite”) dépensent tant d’argent dans les services sociaux, afin que tout un chacun puisse faire vivre sa famille, même quand ses revenus sont modestes. Si les Etats-Unis respectaient véritablement les femmes, nous nous inspirerions du modèle français. Car réduire les pressions économiques contribue aussi à réduire les pressions sur les couples et, par là même, à garder les familles unies. J’ai personnellement bénéficié directement de ces politiques françaises favorables à la famille et aux femmes, de cette clinique privée qui nous a permis, à moi ou à ma femme, de passer la nuit gratuitement aux côtés de notre fille malade, du code Napoléon, qui empêcha mon grand-père français de déshériter ma mère et ma tante.

Faux procès et préjugés

Je ne pense pas que ce soit une coïncidence si le taux de divorce est plus bas en France qu’aux Etats-Unis (43 % contre 49 %, d’après le magazine canadien Divorce Magazine) et si les plaintes pour viol, selon les dernières statistiques des Nations unies, étaient en 2009 de 16,6 pour 100 000 en France, contre 28,6 pour 100 000 aux Etats-Unis. En France, la vie sociale continue de tourner autour de la famille, et, si je n’ai pas de statistiques pour le prouver, je sais que les Français restent généralement plus proches de leurs parents. Les repas et les week-ends “en famille*” peuvent d’ailleurs devenir étouffants quand on est habitué à l’attitude informelle, à la fluidité et à l’anomie* [absence d’organisation au sein d’un groupe] à l’anglo-saxonne.

Hasard de la vie, il m’est arrivé de partager une estrade de conférence avec Dominique Strauss-Kahn, et même de l’interviewer. Je ne l’ai pas trouvé très sympathique : c’était un homme évidemment brillant, mais aussi trop évidemment cynique pour faire un homme politique convaincant. De plus, je trouvais absurde qu’un ancien directeur du FMI se présente à la présidence comme candidat du Parti socialiste. Si cet économiste libéral avait représenté la gauche, cela aurait été une insulte pour les authentiques progressistes du monde entier. Pourtant, il y a dans la virulence des attaques contre Strauss-Kahn (dans leur criante francophobie) quelque chose qui me pousse à espérer une conclusion autre que celle étalée dans [les tabloïds] The New York Daily News et le New York Post. Après tout, il reste innocent jusqu’à preuve du contraire. Non ?

samedi 25 juin 2011

"Midnight in Paris", plus gros succès de Woody Allen aux USA depuis 25 ans

AFP

Le dernier film de Woody Allen, "Midnight in Paris", est devenu cette semaine son opus le plus profitable en Amérique du Nord depuis 25 ans, a annoncé vendredi son distributeur Sony Pictures Classics.
"Midnight in Paris", qui se déroule entièrement à Paris, a déjà récolté plus de 23 millions de dollars aux Etats-Unis et au Canada depuis sa sortie le 20 mai dernier, précise le studio dans un communiqué.
Les recettes dans le reste du monde -- où la cote de popularité de Woody Allen est généralement plus élevée qu'aux Etats-Unis -- s'élèvent pour leur part à 35,7 millions de dollars, selon le site intenet professionnel IMDB.com.
Cela fait quelques années déjà que le réalisateur, âgé de 75 ans, a mis les voiles vers l'Europe pour ses films, quittant sa chère ville de New York.
Après Londres ("Match Point", "Scoop"), Barcelone ("Vicky, Cristina, Barcelona") et Paris, Woody Allen se tourne maintenant vers Rome, où le tournage de "Bop Decameron" doit commencer en juillet, avec Penelope Cruz, Ellen Page, Alec Baldwin et Woody Allen lui-même.

mercredi 1 juin 2011

Learn French in One Word

Les opérateurs T.V / téléphonie U.S découvrent que la pauvreté pourrait freiner leur développement

Poverty a problem for pay TV

Study: More people can't afford services

For years, execs at pay TV companies and telcos boasted about their growth as subscribers continued to pay more for new cable services, next-generation smartphones and faster broadband. Amid the euphoria, however, those execs didn't address what might happen to their bottom lines when consumers could no longer swallow those increasingly larger bills.

They may be facing that reality soon. In a foreboding new report, one analyst concludes that a major risk facing companies like Comcast, Time Warner Cable, Verizon and AT&T is not heated competition from each other, or a fast growing outlier like Netflix, but rather poverty. "The poverty problem provides a new and sobering lens for any serious analysis of the telecom and media sectors," concluded Sanford Bernstein analyst Craig Moffett. "At the low end, customers aren't just choosing between one provider and another. They're often choosing between these services and a third meal." His 96-page report, "U.S. Telecommunications and Cable & Satellite: The Poverty Problem," was released Friday and was certain to have ruined the long Memorial Day weekend for at least a few media execs.

To underscore his premise, Moffett offered some data that would make any sales force out pushing subscriptions cringe.

• About two-thirds of American families subsist on less than the average after-tax income of $62,000 a year. "We are, sadly, a country where most Americans are below average," Moffett wrote.

• Fifty million Americans are on food stamps.

• Forty-nine million are considered "food insecure," with no confidence where the next meal is coming from.

• Forty-four million Americans now live below the poverty line.


"The picture of an America where 40% of households are essentially bereft of discretionary spending power has incredibly important implications for companies in our coverage," Moffett wrote.

Average price of a pay TV subscription has risen 29% in the past five years, while real income growth has declined. (...)

http://www.variety.com/article/VR1118037755?categoryid=4076&cs=1&cmpid=RSS|News|LatestNews