jeudi 31 juillet 2008

Barack

L’engouement des Européens pour Barack Obama:

http://www.bakchich.info/article4584.html


Cette popularité, pour ne pas parler de toquade, résulte plus des apparences que d’un programme électoral ou d’une vision du monde contemporain.

D’abord, cet homme a la chance de vouloir succéder à un Président qui a élevé le mensonge et l’ignorance au rang des principes de gouvernement. On n’a pas oublié comment la guerre contre l’Irak a été officiellement justifiée par l’existence dans ce pays d’armes de destruction massive. On ne les a toujours pas trouvées.

Ensuite, il n’est pas issu de l’Establishment, il n’est pas un WASP, un White Anglo-Saxon Protestant, ainsi qu’on surnomme les descendants (plus ou moins vérifiés) des passagers du Mayflower qui, en 1620, fuyaient l’Angleterre du très catholique Jacques 1er Stuart. Les Bush père et fils descendraient de l’un d’eux.

Au contraire, la grand-mère paternelle de Barack Obama vit toujours au Kenya et, si ce n’est déjà fait, il ira un jour ou l’autre en Indonésie, à la rencontre de ses ancêtres maternels. C’est un coloured people au pays d’une apartheid de fait pas si ancienne que ça puisque la lutte pour y mettre fin, à la supposer victorieuse, occupe une bonne partie de la seconde moitié du vingtième siècle. La loi sur les droits civiques, qui en est l’étape juridique la plus importante, voulue par John Fitzgerald Kennedy assassiné entre-temps, date du 2 juillet 1964… Dans ce pays qui connaît le plus fort taux d’incarcération au monde (1% de la population, 2 300 000 personnes, ce qui, avec une même proportion, donnerait 630 000 détenus en France au lieu des 63 000 constatés), on emprisonne un blanc sur cent six, mais un noir sur quinze…

(...)

Ces apparences dont bénéficie en Europe le candidat démocrate font oublier un point essentiel : il est américain. Le souligner n’est pas une sotte évidence ou un truisme. C’est pourtant ce qu’ont paru éluder les 200 000 Berlinois – a priori germanophones – venus écouter le long discours – en américain – de leur idole du moment. Né aux États-Unis (il ne pourrait, sinon, être éligible au poste de Président), Barack Obama est aussi le produit de ce qu’on appellera, faute de mieux, sa civilisation. Pour le meilleur et pas moins pour le pire, il en sera le serviteur autant que le maître.

En 1948, Jean-Paul Sartre avait écrit un scénario intitulé « L’engrenage ». Il y montrait un révolutionnaire (sincère) qui, parvenu au pouvoir, reproduisait, malgré lui, les politiques qu’il avait combattues. Le thème n’a pas pris une ride. Que Barack Obama croie à ce qu’il préconise aujourd’hui, pourquoi en douter ? Qu’il soit, le moment venu, en mesure de concrétiser ses projets ne dépend pas que de lui.

vendredi 25 juillet 2008

Le FBI a été créé par Charles Bonaparte!


Depuis sa création le 26 juillet 1908, le FBI est passé d'une petite dizaine d'enquêteurs à plus de 30.000 policiers, élevé en un siècle au rang de légende mondiale.

Les noms de J. Edgar Hoover -- l'homme qui fut responsable du FBI pendant presque 50 ans, notamment au moment de la Seconde Guerre mondiale et de la période tumultueuse du mouvement pour les droits civiques -- et Elliot Ness, l'agent qui a mis à terre le célèbre gangster Al Capone, sont devenus célèbres.

Mais le "bureau" d'investigation doit aussi sa réputation à sa longévité, sa capacité à évoluer au fil du temps, et aux affaires qu'il a élucidées avec succès.

Le FBI a été créé par le ministre américain de la Justice Charles Bonaparte, un membre d'une branche de la famille de Napoléon Bonaparte qui s'était installée à Baltimore dans le Maryland (est), et qui avait besoin de détectives pour enquêter sur les crimes fédéraux pour le département américain de la Justice, a expliqué l'historien du FBI John Fox à l'AFP.

http://www.france24.com/fr/20080725-le-fbi-fete-100-ans-etats-unis

Charles Joseph Bonaparte (June 9, 1851 – June 28, 1921) was a grandson of Jérôme Bonaparte who was briefly King of Westphalia and an important courtier in Napoleon III's court and was the youngest brother of the French emperor Napoleon I.

http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Joseph_Bonaparte

vendredi 18 juillet 2008

Anglolâtrie!

Alain Juppé dénonce dans son blogue la tendance des Français à émailler la langue de termes anglais

Québec -- Alain Juppé n'en peut plus de l'anglophilie galopante de ses compatriotes. Cette avalanche de mots anglais dans les publicités françaises, dans les communications des entreprises, même publiques, est «beaucoup plus grave qu'on peut le penser» puisqu'elle révèle «l'état d'esprit d'un peuple». Le signe «inquiétant» d'un «manque de fierté, mais aussi de créativité», tranche l'ex-premier ministre français et maire de Bordeaux dans un entretien au Devoir.

C'est le 30 juin, par une entrée intitulée «Le mur du çon» dans son «Blog-notes» (al1jup.com), qu'il pourfendait un «snobisme» «qui se répand de manière grotesque» en France et qui consiste, écrivait-il, à «truffer» la langue «de mots anglais parfaitement traduisibles».
La goutte qui a fait déborder le vase? Le dernier slogan du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), «Benchmarker, c'est la santé». Il écrit: «J'écoute, hier soir, sur RTL, Laurence Parisot, présidente du MEDEF. Elle dit plein de choses sensées. Tout d'un coup, stupeur, elle annonce le nouveau slogan du mouvement patronal: "Benchmarker, c'est la santé"! Hallucinant!»

Peu de réactions à ce billet en France. Davantage ici -- where else?, dira-t-on à Paris -- au Québec, où Alain Juppé se trouvait, depuis une dizaine de jours, en voyage officiel pour le 400e anniversaire de Québec, mais aussi pour des vacances. L'homme, qui aura 63 ans le 15 août, a notamment pris quelques jours pour franchir, à vélo -- et par le très gaullien Chemin du Roy -- les quelque 300 km qui relient Québec à Montréal. Joint hier à Montréal où il s'apprêtait à reprendre l'avion pour l'Hexagone, le maire de Bordeaux a précisé sa pensée sur la «catastrophe» que représente et que révèle, à ses yeux, cette manie contemporaine de ses compatriotes.

«Je pique des colères!», confie-t-il à l'autre bout du fil. Comme celle qu'il décrivait, encore dans son blogue, lorsqu'il a pris connaissance d'une anecdote racontée par Robert Charlebois au journal Sud-Ouest. Le chanteur rapportait que sa femme avait reçu, récemment, une lettre en anglais de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). «De la SACEM! Je ne le crois pas, j'attends de le voir de mes yeux. Si c'est exact, c'est vraiment catastrophique.» Alain Juppé ne se fait pas d'illusions: «Cher Robert, c'est sûrement exact. Et en plus, on doit s'en vanter!»

Contre l'anglais

L'ancien-premier ministre dit faire un effort particulier, dans tous les textes qu'il signe, pour ne pas céder à l'«anglolâtrie». Par exemple, dans le rapport qu'il doit remettre aujourd'hui au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, sur la politique étrangère et européenne de la France. «On a veillé scrupuleusement à n'utiliser aucun mot d'anglais!»

Est-il opposé à cet idiome? Non, proteste-t-il, insistant sur le fait que la langue de Shakespeare «est indispensable» et que tout un chacun devrait être «parfaitement bilingue». Aussi, on devrait «grandement améliorer» l'enseignement de l'anglais en France, croit-il. D'accord aussi, évidemment, pour l'utilisation d'un mot anglais «quand il est absolument impossible de faire autrement», par exemple devant un concept nouveau difficilement traduisible. Dans ce cas, «ok!», lance-t-il, ironique.

Il y a problème à ses yeux lorsqu'on utilise des termes comme benchmarker. Il suffirait de dire «on va comparer» ou «on va faire de l'analyse comparative». (Au reste, il faut voir la vidéo sur le site... benchmarkercestlasante.eu, où le MEDEF explique que benchmarker, c'est «la curiosité, l'intelligence, l'humilité, l'analyse, c'est partager, l'ouverture, le dialogue, c'est découvrir»! Tout ça à la fois! Pour mieux comprendre, des séances de crossblogging aideraient, explique-t-on.)

D'ailleurs, aurait-on aujourd'hui dans la francophonie le cran d'inventer un mot tel que  «ordinateur», comme on l'a fait dans les années 1970? La France n'aurait-elle pas adopté «computer»? Alain Juppé le craint.

Comment expliquer cette manie française? Plusieurs facteurs entrent en jeu ici. D'abord, curieusement, c'est «parce que les Français, en majorité, ne maîtrisent pas bien l'anglais», croit Alain Juppé. Par un curieux phénomène, ils en viennent à émailler leur vocabulaire de mots anglais «pour faire croire qu'au contraire, ils le connaissent». Un peu comme Brice de Nice! «Ça fait bien, ça fait chic!»

Il y a ensuite un «manque de fierté» évident ici, «assez révélateur de l'état d'esprit» en France, ajoute-t-il. Le moral des Français est au plancher depuis longtemps. Certains sondages indiquent qu'ils traversent la pire crise «depuis 20 ans». Or, «quand on se sent obligé d'aller emprunter des mots à l'extérieur, c'est qu'on se croit incapable de créer. Une civilisation créative et créatrice génère son propre vocabulaire», opine Alain Juppé.

La sinistrose

Généralement optimiste, Alain Juppé admet être un peu découragé par cet état de fait. Même le «service public» est atteint: la Société nationale des chemins de fer (SNCF) «propose par exemple à ses clients les plus fidèles des réductions dénommées "S'miles". And so on...», ironise-t-il.

Au sein de l'Union européenne, les élus et les hauts fonctionnaires cèdent aussi à leur manière et parlent souvent anglais. Illustration frappante: quand le Français Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne, vient expliquer la politique européenne à Paris, la conférence de presse se déroule en anglais. «Je le dis sans le critiquer, surtout que c'est un ami proche», note Alain Juppé au passage.

Comment lutter contre cet état d'esprit? Par la dérision?, s'interroge-t-il. «Mais je me demande si le ridicule tue encore.» Par la législation? La loi Toubon de 1994 tentait d'obliger l'utilisation de la langue française dans certaines circonstances. «Pratiquement pas appliquée, la pauvre», constate l'ancien premier ministre, en soulignant qu'on la baptisa, par dérision, «loi Allgood». Un surnom qui a même collé à son auteur. Autre inquiétude: «Pour l'instant, il n'y a pas de jeunes qui reprennent ce flambeau» de la défense de la langue. Il souhaiterait voir se lever des jeunes personnalités politiques qui diraient «la francophonie, c'est important. Et il faut se battre pour ça». Autrement dit, ça prendrait un sponsor!

Alain Juppé trouve le Québec inspirant à cet égard. Certes, il ne nie pas ce que Charlebois, dans son entretien, déplorait: une «dégradation de la structure de la langue», «des phrases construites n'importe comment, des fautes de conjonction, d'accord, de temps, des mots masculins employés au féminin et vice-versa». De même, les anglicismes des Québécois sont très nombreux. Ils disent souvent «canceller» au lieu d'annuler, par exemple, avoue-t-il devant l'insistance du journaliste... Mais ces emprunts sont moins souvent «ostentatoires» et snobs que ceux de leurs cousins hexagonaux, insiste-t-il.

L'ancien premier ministre loue aussi la vigilance du Québec dans sa publicité et salue sa volonté de promouvoir un français qui nomme la modernité: «courriel», «clavardage», mots qu'il utilise à la mairie de Bordeaux. «Isolés», les Québécois «mesurent mieux [...] les périls et la nécessité du combat», écrivait-il dans France, mon pays (Robert Laffont, 2006), ouvrage publié après son année d'exil à Montréal.

http://www.ledevoir.com/2008/07/11/197277.html

dimanche 6 juillet 2008

Paris, la destination qui fait peur aux élus américains

Les américains ont ils un cerveau? (update)

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Le candidat démocrate Barack Obama s’apprête à venir en France cet été. Avec des étapes en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Afghanistan et en Jordanie, le voyage a été habillé en tournée de sécurité nationale.

Aux Etats-Unis, les autres membres du Congrès ne courent pas après les virées à Paris. Pourquoi? Ça ne fait pas très sérieux. C’est ce qu’a expliqué une délégation d’Américains venus déjeuner au Sénat français au cours d’un voyage organisé par la fondation Konrad Adenauer.

Lorsque des sénateurs français ont invité leurs homologues américains à des rencontres plus fréquentes, James Dean (non, pas celui-là) de l’Heritage Foundation (un think tank conservateur) a expliqué les hésitations des élus américains à venir en France:

"Ça ne passe pas avec les électeurs d’aller en France. Nos hommes politiques sont prêts à aller au Pakistan, en Irak ou en Israël, mais aller en France, ça ne fait pas sérieux, on se dit qu’il y va pour avoir la belle vie et bien manger."

Trygve Olson, ancien conseiller de la campagne de John McCain d'ajouter:

"L’image que ça donne, c’est quelqu’un qui va siroter des grands vins dans je ne sais pas quel château napoléonien…"

Aussi sérieux, disons, que si des parlementaires français partaient en mission à Las Vegas… (les voyages en Italie souffrent de la même réputation). Depuis l’affaire Abramoff (lobbyiste accusé de corruption) en 2005, chaque voyage dans une région supposée un peu trop agréable soulève des questions. S’agit-il d’un "junket" (voyage tous frais payés par des lobbyistes) ou d’une véritable mission professionnelle? Des parlementaires en voyage aux Galapagos se sont encore faits épingler récemment par le Washington Post. Lorsqu'un French Caucus -groupe d'amitié franco-américaine- s'est monté au Congrès après le différend sur l'Irak en 2003, l'ambassade de France a organisé des voyages en France pour les parlementaires américains:

"Ils se faisaient tous des nœuds au cerveau avant d'accepter, à se demander ce qui se passerait s'ils se faisaient coincer…"

Daniel Brandt, conseiller économique du sénateur républicain d’Arizona John Kyl, a expliqué que les élus américains étaient d’autant vulnérables que le "freedom of information act" (la loi sur la transparence des informations publiques) permet aux médias de demander à connaître tous les voyages des élus:

"Un été, le sénateur pour qui je travaillais a failli perdre son siège à cause d’un voyage. La presse locale en a parlé. C’était un voyage tout ce qu’il y a de plus sérieux. Mais la perception, c’est que c’est du bon temps"

Rue89

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Tuer des irakiens ça fait tellement plus sérieux...

samedi 5 juillet 2008

Support the chicken...

"Support the troops" is an American lie.

This nation is grievously and knowingly failing the young men and women who wear the uniform of its military services, and nothing demonstrates that more powerfully than the suicides of soldiers. According to the U.S. Army's own figures, the rate of suicide among active duty personnel nearly doubled between 2001 and 2006. The number then grew even higher in 2007, when suicide ranked third as the cause of death among members of the National Guard. Even if proximate causes vary from war zones to home fronts, such data are anomalous, since suicide rates among soldiers historically go down during wartime, not up.

Veterans, too, are in trouble. In May, the head of the National Institute of Mental Health warned of "a gathering storm." Thomas Insel told the American Psychiatric Association that one in five of the 1.6 million soldiers who have been deployed in Iraq or Afghanistan (or more than 300,000) suffer from post-traumatic stress syndrome or depression. Potentially life-threatening mental disorders, including self-destructive behavior like addiction, raise the prospect, in Insel's words, of "suicides and psychological mortality trumping combat deaths."

http://www.iht.com/articles/2008/07/04/opinion/edcarroll.php?WT.mc_id=newsalert

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Update: 20/06/2012

Près d'un suicide par jour en cinq mois ! Des données provenant d'un rapport du Pentagone et diffusées par l'Associated Press dressent un tableau alarmant.

Sinistre record pour l'armée américaine en Afghanistan. Avec 154 suicides pour les 155 premiers jours de 2012, elle enregistre des statistiques inégalées depuis dix ans. Si 2010 et 2011 ont été relativement épargnées, ce bilan marque une hausse de 25 % du taux de suicide en deux ans. Un bilan qui, selon le magazine américain Time, aurait dépassé de près de 50 % celui des pertes américaines en Afghanistan sur la même période - de janvier à mai. Une mauvaise surprise pour le département de la Défense, qui envisageait déjà ce début d'année avec pessimisme : il estimait à 136 le nombre de soldats susceptibles de mettre fin à leurs jours.

Les raisons d'une telle augmentation, qui concerne uniquement le personnel actif ou "entre deux tours" - en particulier les forces aériennes, avec 32 suicides depuis janvier, contre 23 l'an passé, sur la même période -, restent mal connues. Pour le Time, qui évoque le stress post-traumatique, le mauvais usage de prescriptions médicales ou encore les problèmes financiers, la pression d'un effort de guerre soutenu depuis dix ans - en particulier pour les soldats ayant participé à de multiples missions de combat - ne serait pas étrangère à cette situation.

(...)

http://www.lepoint.fr/monde/afghanistan-record-de-suicides-dans-l-armee-americaine-20-06-2012-1475486_24.php

jeudi 3 juillet 2008

Le mirage de la démocratie américaine

Dans « Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français » (Les Arènes), John R. MacArthur, directeur du « Harper’s magazine », dépèce méthodiquement le cadavre de la démocratie américaine. L’auteur du livre explique en quoi la démocratie états-unienne est une illusion, soigneusement entretenue par les médias.

Pour ceux qui en douteraient encore, aux États-Unis, illustre patrie des libertés, la souveraineté populaire sombre doucement dans les eaux troubles du néolibéralisme et de la grande consommation. Tel est le message qu’adresse MacArthur au lecteur effaré par la longue revue de détails d’une démocratie en perdition. Tout passe sous le scalpel de l’écrivain-journaliste averti : l’impasse concertée du duel démocrate-républicain, les tricheries électorales, l’argent puissant des lobbyistes, les amours vénales entre politiques et grands industriels, l’hyperconsommation, et la mollesse servile des médias. Un peu plus, et l’on penserait que la Birmanie c’est presque mieux, puisque elle, au moins, ne fait pas semblant.


L’auteur montre, de l’intérieur, comment la démocratie américaine fonctionne, ou plutôt comment elle ne fonctionne pas. Dans le chapitre « Démocratie du consommateur » (p.173) est développé un point très inquiétant. L’auteur analyse la concentration et la docilité du secteur de la presse, laquelle, de mèche avec la publicité, participe au doux sommeil de la population.

Des médias complices d’une sous-démocratie
Comme les enseignes de grands magasins, les groupes médiatiques tendent à se concentrer. Un tiers des propriétaires de presse contrôlent quatre titres sur cinq. Pour MacArthur, « le journalisme américain est donc l’objet d’une uniformisation abrutissante qui porte préjudice à l’exercice de la citoyenneté » (p.184), et l’auteur de rappeler le formidable effort des médias : du New York Times, du Washington Post, ou encore de Fox News T.V, pour relayer les mensonges de la maison Bush sur la menace nucléaire irakienne, en mars 2003. Ou encore l’affaire du programme d’écoutes téléphoniques après les événements du 11 septembre, où Bush, jouant les Big Brother, demanda de façon tout à fait illégale aux trois plus grandes compagnies téléphoniques américaines de fournir à la NSA (National Security Agency) les informations concernant les appels téléphoniques internationaux réalisés par chacun de leurs 200 millions de clients. Établi sans mandat de la Cour Suprême et sans supervision du Congrès, ce programme violait donc le code fédéral et surtout les garanties de libertés civiles de la Constitution. Bizarrerie, pendant plus d’un an, le New York Times refusa de publier les révélations du journaliste James Risen sur ce programme.

Ainsi, selon John R. MacArthur, à chaque nouvelle action politique, la grande majorité des médias américains soutient la Maison blanche avec un entêtement et un aveuglement extraordinaires. Caractère quasi-systématique qui relève, à n’en pas douter, bien plus d’une attitude de renard avisé que d’une nature hybride de mule et mouton. Sur cette attitude, les propos du directeur du Chicago Tribune, James Warren en disent long : « Je ne suis pas le rédacteur en chef d’un journal ; je suis le patron d’une entreprise de contenu » [1]. Tout est dit.

[1] Propos cité dans l’article « Journalistes à tout faire de la presse américaine » de E.Klinenberg daté de l’édition Février 1999 du Monde Diplomatique

http://www.bakchich.info/article4324.html

mercredi 2 juillet 2008

Back in USSR

La France, pays des grèves???
Ceci est inimaginable en France...

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Grève à Hollywood

Etats-Unis. Le syndicat des acteurs défie les producteurs.

Libération

Quatre mois après la fin de la grève des scénaristes américains (100 jours, 2,1 milliards de dollars en fumée, 37 000 emplois envolés selon le magazine Variety), l’ombre d’un nouveau conflit obscurcit l’horizon d’Hollywood. Cette fois, le bras de fer oppose la Screen Actors Guild (SAG), forte de 120 000 membres, à la toujours pugnace Alliance of Motion Pictures and Television Producers (AMPTP), syndicat des producteurs qui avait refusé les conditions des scénaristes cet hiver.

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