dimanche 27 avril 2008

Aux armes, citoyens!

PARIS: The approach of the 40th anniversary of the "events" in Paris (and in Morningside Heights, Chicago, Berkeley and nearly everywhere else in the Western world) of 1968 are a reminder of how powerful the revolutionary idea, and even more, the revolutionary myth, has remained in the nearly two and a half centuries since the French Revolution.

France's revolution was, of course, The Revolution. It was the first ideological revolution, and it was the revolution that succeeded. Despite all of the futility, useless violence and the Terror that accompanied it, and the wars that followed it, the French Revolution was the event that changed the history of Western civilization.

It ended dynastic and hereditary rule in the West. It murdered the divine right of kings. After it, no one could "own" a nation. The revolutionary and Napoleonic wars transformed Europe by establishing the modern administrative and organizational methods of the rationalized Napoleonic state, and its legal and higher educational systems, in the European countries Napoleon overran.

His was the classless system of "careers open to talent." The empire paradoxically promoted liberal reform by leading people to believe in the possibilities of modern republican government, even when it was not being practiced in France. The revolution codified and proclaimed the rights of man, even while abusing them.

The French Revolution also introduced revolutionary ideology and revolutionary terror to the world, which also remain with us.


Napoleons' military successes rested on ruthless disregard of the limits and restraint of 18th century dynastic warfare, when war was indeed politics by other means. As the British military historian Michael Howard has said, war was "conducted by a precise diplomatic protocol according to clear principles of international law," seeking the political concessions that would follow an enemy's acknowledgment of defeat. The destruction, ruin and elimination of an enemy was not wanted.

Napoleon broke all the rules of 18th century war, fought ruthlessly, relied on speed and movement, and lived off the land. Revolutionary war was ideological, total and unscrupulous. By and large, it was the kind of war we have experienced ever since.

(...)

IHT.COM

vendredi 25 avril 2008

Our supposedly declining place in the world?

Aren't you a little tired of being constantly told by the US and UK media about our supposedly declining place in the world?

Yeah, it's declined. It went from the country being viewed as having the most positive influence in the world in 2005 to second most in 2006 to 3rd most last year.

We're still 3rd most, though.

Only one country (Turkey) continues to have a majority seeing French influence as mainly negative. Worldwide, though, less than one quarter (22%) view it as negative.

Meanwhile, the US' positive influence is ranked below that of India, China, and Russia.

And that's an improvement from last year, when only 30% of the people being polled found it positive (34% this year.)

Let's note that once again, the old stereotype of Frenchies being the most anti-American country in Europe doesn't hold: Spain, Germany (by a lot) and even the UK have a more negative view of the US' influence than France. Canada and Mexico, the US' neighbors, also unambiguously judge the US more negatively.

To be fair, the U.S.' view of France has improved a lot in the last year as well, jumping 10 points (48% positive, 29% negative.)

http://superfrenchie.com/?p=1510

mercredi 16 avril 2008

Mount Rushmore (a french touch...)

John Gutzon de la Mothe Borglum (March 25, 1867 – March 6, 1941) was an American artist and sculptor famous for creating the monumental presidents' heads at Mount Rushmore, South Dakota, as well as other public works of art.


Background

Gutzon Borglum was born in St. Charles, Idaho. At the age of seven, he moved to Nebraska, and later he graduated from Creighton Preparatory School. He was trained in Paris at the Académie Julian, where he came to know Auguste Rodin and was influenced by Rodin's impressionistic light-catching surfaces.

Stone Mountain:


Carving officially began on June 23, 1923, with Borglum making the first cut. At Stone Mountain he developed sympathetic connections with the reorganized Ku Klux Klan, who were major financial backers for the monument.


Mount Rushmore:

His Mount Rushmore project was the brainchild of South Dakota state historian Doane Robinson. His first attempt with one of the faces was blown up after two years. Dynamite was also used to remove large areas of rock from under Washington's brow. The initial pair of presidents, George Washington and Abraham Lincoln were soon joined by Thomas Jefferson and Theodore Roosevelt.


In some time one of Borglum's more unusual pieces is the "Aviator" a memorial for James R. McConnell who was killed in World War I while flying for the Lafayette Escadrille. It is located on the grounds of the University of Virginia in Charlottesville, Virginia.

Wikipedia

L'escadrille La Fayette

L'escadrille La Fayette est une unité de volontaires américains qui s'est constituée en 1916 afin de venir en aide à la France lors de la Première Guerre mondiale, en mémoire de La Fayette.

Constituée de volontaires, elle compte 42 aviateurs, dont 4 Français. Plus tard, avec un plus grand nombre de volontaires, elle est devenu le Corps d'aviation Lafayette, dans lequel 209 aviateurs ont servi, parmi lesquels Kiffin Rockwell, Norman Prince, Raoul Luffbery et bien d'autres. En 1917, lors de l'entrée en guerre des États-Unis, le Corps d'aviation Lafayette est fondu dans le Corps expéditionnaire américain, et le 103e escadron de poursuite aérienne reprend ses insignes et ses traditions.

Actuellement, l'escadrille Lafayette est peu présente dans les mémoires américaines, ayant accompli peu d'exploits pendant la guerre, et surtout ses membres s'étant divisés entre eux pour maintenir ce souvenir.

Un mémorial leur est dédié à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine).

Au cinéma:
L'Escadrille La Fayette est évoquée dans les films suivants :

C'est la guerre de William Wellman, sorti en 1958,
Flyboys de Tony Bill sorti en 2006.

Wikipedia.

jeudi 3 avril 2008

Emmanuel Todd : «Si la France devient le caniche des USA, elle disparaîtra»

Selon Emmanuel Todd, le renforcement des troupes françaises en Afghanistan est une erreur diplomatique et stratégique.

Au Sommet de l'Otan, mercredi 2 avril, George Bush s'est dit «très heureux» du soutien de la France en Afghanistan. Mais la veille, à l'Assemblée, la première grande décision stratégique de Nicolas Sarkozy de renforcer les contingents français engagés dans le conflit afghan mettait le feu aux poudres. Les socialistes, de François Hollande à Lionel Jospin, d'Hubert Védrine à Ségolène Royal, s'opposent unanimement à une politique d'alignement sur les Etats-Unis. Ils mettent en avant l'enlisement du conflit afghan, son coût humain et dénoncent le «tournant atlantiste» de la politique française. Pour l'historien et démographe Emmanuel Todd, les dangers de cette politique sont encore plus graves. L'auteur de Après l'empire juge que cette partie est perdue d'avance et qu'elle participe d'une idéologie extrême-droitière naissante.

Marianne2.fr : Le renforcement des troupes en Afghanistan vous paraît-il justifié ?

Emmanuel Todd : Je peux tout imaginer de Nicolas Sarkozy, même qu'il ne sache pas où est l'Afghanistan. Mais je ne peux pas imaginer que les gens qui l'entourent ignorent ce que tout le monde anglo-saxon sait, à savoir que cette guerre est perdue.

Pour vous, cette guerre est sans espoir ?

E.Todd : L'organisation sociale des Pachtounes est faite pour la guerre, tout comme celle des clans somaliens : la guerre est l'état normal de ces sociétés, ce n'est donc pas un problème dans la durée. A partir du moment où les belligérants sont alimentés par des fournitures d'armes régulières venant de l'extérieur, il est évident que ces système sociaux vont venir à bout de quelques milliers d'hommes venus de loin et difficilement approvisionnés. On peut se demander, à la limite, si ça va se terminer par un Dien-Bien-Phû ou par un retrait paisible.

Du point de vue du gouvernement, il semble pourtant qu'il y ait des enjeux à ce conflit…

E.Todd : Pourquoi ceux qui nous gouvernent veulent-ils participer à une guerre perdue ? Voilà la vraie question. Et là, comme dans les débats sur la réintégration pleine et entière de la France à l'Otan, on touche au symbolique. Cette manœuvre a pour objectif de réaffirmer un lien avec l'Amérique. Je n'appellerai pas ça du néo-atlantisme. L'atlantisme était le lien de l'Europe occidentale avec les Etats-Unis à une époque où ils portaient les valeurs démocratiques face au totalitarisme soviétique. Ce n'était pas du goût des gaullistes, mais dans le contexte, cela pouvait se justifier. Aujourd'hui, l'Amérique est le pays du fric, du néo-libéralisme et des inégalités. Et ce qui se profile derrière cette nouvelle association, c'est de l'occidentalisme. C'est un lien fondé sur une nouvelle idéologie, une idéologie qui se construit dans le conflit avec l'islamisme.

Mais la France n'a-t-elle pas intérêt, pour des raisons de politique «réaliste», à s'associer avec les Etats-Unis plutôt que de rester repliée sur elle-même ?

E.Todd : La France n'a pas les moyens de s'engager en Afghanistan, c'est déjà un objectif démesuré pour les Etats-Unis. La France est une puissance moyenne et l'Amérique une puissance déclinante. Paris existait terriblement à l'époque de Villepin : après son discours à l'ONU contre l'engagement de la France en Irak, nous rayonnions! Mais sous Nicolas Sarkozy, il arrive à la France ce qui est advenu de l'Angleterre sous Tony Blair : si l'on devient le caniche des Etats-Unis, on disparaît. Si on s'aligne, si on perd son indépendance, on disparaît. De Gaulle l'avait compris : la France n'existe à l'échelle mondiale, ne peut justifier son siège au conseil de sécurité de l'Onu et sa possession de l'arme nucléaire, que lorsqu'elle représente un acteur autonome. Le monde n'a rien à faire de la France de Sarkozy.

La lutte contre le terrorisme légitime aussi l'engagement du gouvernement dans ce conflit?

E.Todd : Les occidentalistes se pensent en situation de légitime défense. Le terrorisme existe, il devrait être contré par le contre-espionnage et par des forces policières, mais sûrement pas par des guerres à l'étranger. La première attaque contre l'Afghanistan était légitime, il s'agissait de déloger Ben Laden; d'ailleurs, les Russes nous y avaient aidé. Mais l'irakisation de l'Afghanistan participe d'une agression du monde musulman par le monde occidental. L'occidentalisme est une doctrine d'extrême droite en émergence. La France va être du côté du mal : en exposant des troupes françaises et en participant aux bombardements de la population civile afghane. Et, grâce à Sarkozy, nous risquons même ce qu'ont subi la Grande-Bretagne et l'Espagne à la suite de la guerre en Irak.

Vous parlez des attentats de Londres et de Madrid qui ont eu lieu suite à l'engagement de nos voisins en Irak. Mais là, il ne s'agit que d'envoyer quelques centaines d'hommes dans un pays où la France a déjà des troupes…

E.Todd : Mais justement ! Rappeler leur faible nombre, comme le fait le gouvernement, c'est avouer qu'il s'agit bien d'une action symbolique ! Les quelques bateaux qu'on va mettre dans le golfe persique vont faire rire les Iraniens. Mais nous nous positionnons dans une construction idéologique, contre le monde musulman. Cette posture est d'ailleurs très cohérente avec le sarkozysme en politique intérieure.

Vous pensez que Nicolas Sarkozy est dans une logique de guerre avec le monde musulman ?

E.Todd : Ce qui a fait son succès dès le premier tour de l'élection présidentielle, c'est le ralliement d'une partie des électeurs du Front national. Il a pu avoir lieu à cause des émeutes en banlieues, qui ont été un facteur de traumatisme. Mais c'est Sarkozy, ministre de l'Intérieur, qui a provoqué cet évènement. Dans la logique du sarkozysme, il y a la combinaison d'une incapacité à affronter les vrais problèmes et à désigner des boucs émissaires. C'est classique : quand une société est en crise, elle a le choix entre résoudre ses problèmes économiques et ses pathologies sociales, ou créer des bouc-émissaires. Sarkozy recherche toujours un ennemi, il est dans l'agression. Cela s'observe même dans son comportement ordinaire avec les habitants de banlieue ou les marins pêcheurs.

Marianne2.fr

mercredi 2 avril 2008

Voyage cybernétique dans la Nouvelle-France

LE MONDE | 31.03.08

C'était un immense territoire, qui s'étendait du Canada jusqu'à la Louisiane, des rives du Saint-Laurent jusqu'au Mississippi. On l'appelait la Nouvelle-France. Tout savoir, tout comprendre de ce pan d'histoire est désormais à portée de clic : des archivistes de France et du Canada ont numérisé plus d'un million de pages manuscrites ainsi que quantité de cartes, plans, portraits ou gravures, consultables sur un même site.


L'un des plus vieux documents, du XVIe siècle, est la "Lettre patente du roi François 1er nommant Jacques Cartier capitaine général de l'expédition destinée au Canada". Elle est suivie, trois jours plus tard, d'une autre "pour faire remettre cinquante prisonniers à Jacques Cartier". Ce navigateur malouin prit possession du Canada à Gaspé, au nom du roi, en juillet 1534, avant de remonter le Saint-Laurent lors d'autres voyages. Mais le véritable "père de la Nouvelle-France", celui qui a réussi à fixer durablement une colonie française en Amérique, est plutôt Samuel de Champlain. L'année 2008 est d'ailleurs celle du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, marqué de nombreux événements de part et d'autre de l'Atlantique, par ce Saintongeais originaire de Brouage (Charente-Maritime). Un formidable navigateur, explorateur et diplomate, qui fut aussi commerçant, cartographe, écrivain et soldat. Il garde sa part de mystère : tous les portraits connus de lui sont des faux.


"CASTORS GRAS, CASTORS SECS"

Ces documents, qui vont un peu au-delà de la fin de la Nouvelle-France (le traité de Paris de 1763 reconnut la domination britannique sur tout le Canada), ont d'abord été inventoriés. "Leur numérisation à partir de 1995 a été un travail humain colossal", souligne l'historienne Raymonde Litalien qui fut, de 1975 à 2005, la représentante à Paris des Archives du Canada, principalement occupée à ce projet né d'un accord franco-canadien. Il a impliqué les fonds d'amirautés (remplacés après la Révolution par les tribunaux de commerce), les fonds de notaires et les archives de Paris, La Rochelle, Bordeaux, Pau, Aix-en-Provence, Ottawa et Québec, en attendant celles de Caen et de Rouen.

On se balade du poème Adieu à la France de Marc Lescarbot, en 1612, au procès-verbal d'une perquisition effectuée en 1700 dans le grenier de la veuve Lachasse près de Montréal, ou à une saisie faite "sur un homme et une femme de nation iroquoise" de paquets de "castors gras, castors secs, peaux de chevreuil et peaux d'ours" en 1720, en passant par la correspondance officielle entre la colonie et la métropole. Une "exposition" cybernétique propose une sélection de 350 documents, classés par thèmes.


Site Internet : archivescanadafrance.org.