Un jeune officier américain, l'un des meilleurs de sa promotion à la prestigieuse école militaire de West Point aux Etats-Unis, a été condamné par un tribunal militaire pour désertion après qu'il eut rejoint la Légion étrangère.
Lawrence J. Franks Jr. avait abandonné son unité en 2009, rapporte mardi 16 décembre le New York Times. Désormais âgé de 28 ans, il a expliqué devant la cour qu'il avait des pulsions suicidaires depuis plusieurs années et que les conditions de vie difficiles de la Légion étrangère lui avaient offert un exutoire pour sortir de sa dépression.
UN EXUTOIRE POUR SORTIR DE SA DÉPRESSION
« J'avais besoin d'être mouillé et d'avoir froid et faim, a-t-il expliqué au journal, avant sa condamnation. J'avais besoin de la vie éreintante que j'ai seulement pu trouver dans la Légion. »
Le sous-lieutenant avait été porté manquant de son unité médicale de Fort Drum, dans l'Etat de New York, dans le nord-est des Etats-Unis. Sans jamais en informer sa famille, il avait pris un vol pour Paris et s'était engagé pour cinq ans dans la Légion étrangère. Ce corps d'élite de l'armée française, créé en 1831, permet aux recrues de changer d'identité et de construire une nouvelle vie.
Devenu le légionnaire Christopher Flaherty, l'Américain commence en bas de l'échelle et connaît une ascension rapide jalonnée de décorations. Il a effectué des missions en République centrafricaine et à Djibouti, a été chargé de la sécurité du général de brigade Laurent Kolodziej, commandant de l'armée française au Mali lors de l'intervention en 2013 contre les rebelles islamistes, selon le NYT.
« C'est un homme que je n'oublierai jamais et aux côtés duquel je resterai toujours, a déclaré M. Kolodziej en témoignant par visioconférence devant la cour martiale. Il est plus qu'un soldat-né, il est un gentleman-né. J'aimerais avoir dix hommes comme lui dans mon équipe et je serais le plus heureux des généraux. »
FAIRE FACE À SES RESPONSABILITÉS
A la fin de son contrat de cinq ans, en mars 2014, Lawrence Franks a quitté la Légion et s'est constitué prisonnier sur une base de l'armée américaine en Allemagne pour retrouver sa famille et faire face à ses responsabilités, a raconté le journal.
Les procureurs militaires l'ont accusé d'avoir manqué à son devoir et d'avoir causé des problèmes à son unité, affirmant que le jeune soldat avait déserté pour éviter son déploiement en Afghanistan un an plus tard.
Mais celui-ci a affirmé qu'il ne pouvait pas attendre aussi longtemps. « Je me sens très mal pour la douleur infligée à ma famille, pour les perturbations à mon unité, a-t-il déclaré. Mais je ne regrette pas ce que j'ai fait – rien, en bien ou en mal – parce que ça m'a sauvé la vie.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/12/16/un-soldat-d-elite-americain-condamne-pour-avoir-rejoint-la-legion-etrangere_4541697_3222.html
mardi 16 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
Google et le Cnes s'allient pour offrir Internet sur toute la planète
L'Agence spatiale française apporte son expertise unique en matière de ballons stratosphériques. Une centaine de ballons de Google vont dériver tout autour de la planète.
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Les équipes de Google ont sollicité l'agence spatiale française au printemps dernier et l'accord de coopération a été bouclé cet été. «C'est grâce à de telles coopérations que les barrières tombent, que naissent les nouveaux projets transverses. Nous sommes fiers d'apporter notre expertise et de bénéficier en retour de l'aide de cette entreprise globale unique qu'est Google», développe Jean-Yves Le Gall.
Au-delà de la réputation d'excellence du Cnes - partenaire de la Nasa pour l'exploration de Mars - auréolée du succès de la mission Rosetta, Google a été séduit par l'expertise accumulée depuis cinquante ans par les Français en matière de ballons stratosphériques et de vols longue durée. Le succès du projet Strateole-Vorcore en 2005 a marqué les esprits. «Nous avons été les premiers à réaliser la première campagne depuis l'Arctique, au profit du laboratoire de météo dynamique, avec des ballons pressurisés», rappelle Philippe Cocquerel, chef du projet «Loon» au Cnes. C'est aussi sur des ballons que l'agence teste des instruments de mesure qui seront ensuite embarqués sur des satellites, effectue des observations astronomiques, collecte des données et réalise des images aux confins de l'atmosphère.
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http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/12/10/01007-20141210ARTFIG00384-google-et-le-cnes-s-allient-pour-offrir-internet-sur-toute-la-planete.php
samedi 6 décembre 2014
Les Amérindiens dans la Grande Guerre
(...) La volonté de s’engager a également pu venir de l’amitié nouée avec des Français aux temps de la Nouvelle France et avec les Canadiens francophones qui continuèrent à entretenir des relations de commerce et d’amitié avec les Amérindiens. Ces relations n’étaient pas entachées par le colonialisme. Les Anglais établirent davantage de forts en territoire amérindien et avaient de réelles ambitions coloniales. Lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui vit Londres conquérir la Nouvelle France, les Amérindiens prirent fait et cause pour les Français.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/14/les-amerindiens-dans-la-grande-guerre_4523992_3232.html#ZLxjkieTz6wMYW53.99
Impatient de combattre en France
Le commerce de la fourrure avait permis de nombreux mariages mixtes. Encore aujourd’hui, de nombreux Amérindiens portent des noms de famille d’origine française. C’est mon cas. Au moment de la première guerre mondiale, certains se sont donc dit « allons en France ». Il y a même un soldat de White Earth, la réserve dont je suis originaire, William Hole-In-The-Day, qui avait déjà pris part à la guerre hispano-américaine (1898) et qui était tellement impatient de combattre en France qu’il est parti au Canada pour s’y enrôler début 1917, avant que les Etats-Unis n’entrent en guerre. D’autres considérations ont pu entrer en jeu au moment de rejoindre l’armée, telles que la gêne à l’idée de se retrouver seul avec les femmes et les enfants si l’on n’allait pas se battre…
Nombre de soldats amérindiens sont revenus de la guerre bardés de décorations. Au cours de mes recherches, je n’ai trouvé aucune pièce d’archive montrant qu’un soldat amérindien avait été sanctionné pour son manque d’engagement, avoir voulu déserter, etc. Une camaraderie avec les Blancs aux côtés desquels ils avaient combattu s’est aussi nouée, faisant naître un véritable sentiment d’égalité entre les races.
Le retour a néanmoins été embarrassant pour les autorités américaines. Car ces soldats rentraient dans une réserve fédérale, un territoire occupé par un pays qui ne les reconnaissait pas en tant que citoyens. Et donc, en 1919, le Congrès a adopté une loi qui accordait les pleins droits civiques aux vétérans amérindiens qui en faisaient la demande.
Aucun ne l’a fait, car chacun estimait sans doute ne pas avoir à quémander. Il a donc fallu attendre 1924 avant que la pleine citoyenneté ne soit accordée à tous, sans aucune formalité administrative. Ce délai s’explique sans doute par le fait que le lobbying mené à Washington visait d’abord à améliorer les conditions de vie dans les réserves, augmenter les rations, combattre la corruption, arrêter le détournement de fonds.
Aujourd’hui, les Amérindiens et leurs institutions entretiennent la mémoire des vétérans. La réserve de White Earth a construit un mémorial pour les soldats morts au combat. Les Américains dans leur ensemble portent peu d’attention à la première guerre mondiale, et a fortiori à la participation amérindienne dans ce conflit, mais cela pourrait changer au cours des prochaines années, lorsque, en 2017, débuteront les commémorations de l’entrée en guerre des Etats-Unis.
Gerald Vizenor, est né en 1934 à Minneapolis puis élevé dans la réserve de White Earth (Minnesota), Gerald Vizenor est un poète et écrivain amérindien anishinaabe. Il est professeur émérite à l’université de Californie, Berkeley. Son plus récent roman, Blue Ravens (“Corbeaux bleus”, Wesleyan University Press, 300 pages, 18 euros, non traduit), raconte la vie de soldats de deux frères, également originaires de White Earth, qui découvrent la France à la faveur de la Grande Guerre. En France, il a fait paraître le roman Crâneurs (Editions du Rocher, 2007)
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/14/les-amerindiens-dans-la-grande-guerre_4523992_3232.html#ZLxjkieTz6wMYW53.99
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