Donald Trump arrive jeudi 13 juillet en France pour célébrer, à l'occasion du 14-Juillet, le centième anniversaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés des Alliés. C'est l'occasion de revenir sur les causes de cette entrée en guerre, des causes qui ne seront pas forcément évoquées lors de ce sommet franco-américain.
La version officielle est donnée par le président américain de l'époque, Woodrow Wilson. Elu en 1912, il est réélu en 1916 sur la promesse de ne pas engager son pays dans la guerre. Le 2 avril 1917, il demandait cependant au Congrès de déclarer la guerre à l'Allemagne avec ces mots : "La guerre actuelle de l’Allemagne est une guerre contre l’humanité. La neutralité n'est plus ni possible, ni désirable quand il y va de la paix du monde et de la liberté des peuples. La démocratie doit être en sûreté dans le monde." Une lutte pour la liberté, la paix et la démocratie, voilà une noble cause que l'on devrait exalter entre Macron et Trump.
Une guerre pour se venger
Derrière les beaux discours, il y a pourtant des raisons plus ou moins avouables. Dans les manuels d'histoire, on nous parle souvent de la guerre sous-marine à outrance des U-Boots allemands qui coulèrent notamment, en mai 1915, le Lusitania, un paquebot britannique dont le naufrage coûta la vie à 128 passagers civils américains. Le Lusitania transportait secrètement des armes et des munitions à destination du Royaume-Uni. Moins connu, il y a le télégramme Zimmermann, envoyé par le ministre des Affaires étrangères allemand à son ambassadeur au Mexique, lui donnant l'ordre de négocier une alliance avec le Mexique contre les Etats-Unis dans le cas de son entrée en guerre. En échange, l'Allemagne appuierait certaines des revendications territoriales de son allié.
La guerre est aussi un business
Et puis, encore moins connue, sûrement : la pression des milieux d'affaires. Le 25 mars 1917, soit une semaine seulement avant le discours de Wilson devant le Congrès, un grand banquier de New York se confie, sous couvert d'anonymat, au journaliste Camille Ferri-Pisani,, dans Les Annales politiques et littéraires, un hebdomadaire très populaire alors. Ses propos sont fascinants : "De l’histoire, je ne retiens que la statistique. La Grande Guerre a quintuplé le chiffre de nos affaires et décuplé nos bénéfices. Tout ce trafic magnifique, nous l’avons opéré avec les Alliés. [...] Vous nous avez payé partie en or mais vous nous avez payé aussi avec du papier. Or, vos traites ne vaudront que ce que vaudra votre victoire : il faut que vous soyez victorieux à tout prix pour faire face à vos engagements. [...] Il vous faudra reconstruire tout ce qui a été détruit. Cet argent que nous avons gagné sur vous, nous vous le prêterons pour relever vos villes, pour rebâtir vos fabriques, pour créer à nouveau votre existence économique. Un beau champ s’offre là pour nos placements futurs. Mais ce champ ne sera profitable que si vous triomphez avant l’épuisement complet. Voilà pourquoi nous souhaitons votre victoire."
Quelque chose nous dit qu’on ne parlera pas de cela lors de la visite de Trump en France.
http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoires-d-info/histoires-d-info-mais-pourquoi-les-etats-unis-sont-ils-rentres-en-guerre-en-1917_2255901.html
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