AFP
Les inégalités ne cessent de se creuser aux Etats-Unis, un des quatre pays développés où elles sont les plus importantes, avertit l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié mardi.
"Les inégalités de revenus aux Etats-Unis n'ont cessé de progresser sur les quatre dernières décennies", écrit l'Organisation dans son étude annuelle sur l'économie américaine.
Elle précise que les Etats-Unis occupent aujourd'hui la quatrième place de son classement interne des pays où les inégalités sont les plus grandes, derrière le Chili, le Mexique et la Turquie. Cet état de fait "va de pair avec un certain nombre de conséquences négatives parmi lesquelles une faible mobilité sociale", écrit l'OCDE.
Les inégalités ont pu être identifiées "comme l'une des causes de la crise financière dans la mesure où elles pourraient avoir poussé les ménages à compenser la faiblesse de leurs revenus en souscrivant des emprunts à risque", note le rapport.
L'Organisation souligne que "l'appauvrissement d'une partie de la population pourrait aussi être à l'origine de mesures protectionnistes et anti-marché" et que "la concentration excessive de la richesse au sein d'un petit groupe pourrait conduire celui-ci à exercer une influence politique disproportionnée".
L'OCDE avance aussi quelques recommandations pour permettre au pays de "réduire les inégalités et combattre la pauvreté". La première d'entre elles est une "réforme complète du système éducatif" afin de fournir à un nombre plus élevé d'étudiants "les compétences précieuses susceptibles de les aider à augmenter leurs revenus et leur mobilité sociale".
L'OCDE juge également "nécessaire" de "limiter les cadeaux fiscaux dont bénéficient de façon disproportionnée les plus hauts revenus". Le gouvernement du président Barack Obama tente en vain d'arracher au Congrès, où l'opposition républicaine dispose d'un pouvoir de blocage, un accord qui irait en ce sens en annulant les allègements fiscaux consentis aux Américains les plus riches par son prédécesseur George Bush fils.
mardi 26 juin 2012
lundi 25 juin 2012
Un tournoi de pétanque dans les rues de Big Apple
Quelque 32 équipes se sont affrontées le dimanche 24 juin à New York lors d'un tournoi de pétanque amateur, dans le cadre d'une journée "Rock et pétanque" organisée près de Central park.
Une partie de la 74e rue, à l'angle de la 5e avenue, avait été fermée à la circulation, et une tonne de sable avait été répartie sur huit cours spécialement fabriqués pour l'occasion. La compétition amicale, regroupant Français et Américains, a duré toute l'après-midi.
Pour sa première édition annuelle, le tournoi a du refuser du monde, faute de plus d'espace, selon un de ses organisateurs.
La pétanque est peu connue aux Etats-Unis, mais on compte néanmoins deux clubs à New York, l'un à Manhattan, "la boule new-yorkaise", et l'autre à Brooklyn, "le New York pétanque club", dont la cinquantaine de membres essaie de jouer tous les week-ends, a précisé à l'AFP son vice-président Xavier Thibaud.
La journée "Rock et Pétanque", organisée par le consulat de France, devait se terminer par un concert de l'ancien membre de Téléphone Louis Bertignac.
http://www.paris-normandie.fr/actu/insoliteun-tournoi-de-petanque-dans-les-rues-de-big-apple
Une partie de la 74e rue, à l'angle de la 5e avenue, avait été fermée à la circulation, et une tonne de sable avait été répartie sur huit cours spécialement fabriqués pour l'occasion. La compétition amicale, regroupant Français et Américains, a duré toute l'après-midi.
Pour sa première édition annuelle, le tournoi a du refuser du monde, faute de plus d'espace, selon un de ses organisateurs.
La pétanque est peu connue aux Etats-Unis, mais on compte néanmoins deux clubs à New York, l'un à Manhattan, "la boule new-yorkaise", et l'autre à Brooklyn, "le New York pétanque club", dont la cinquantaine de membres essaie de jouer tous les week-ends, a précisé à l'AFP son vice-président Xavier Thibaud.
La journée "Rock et Pétanque", organisée par le consulat de France, devait se terminer par un concert de l'ancien membre de Téléphone Louis Bertignac.
http://www.paris-normandie.fr/actu/insoliteun-tournoi-de-petanque-dans-les-rues-de-big-apple
samedi 9 juin 2012
jeudi 7 juin 2012
Starbucks fait le pari de la boulangerie à la française
"Après plus de quarante ans, nous allons pouvoir dire que nous aussi, nous sommes boulangers." Lundi 4 juin, Howard Schultz, le PDG du célèbre groupe de cafés américain Starbucks, a annoncé que son entreprise rachetait la petite chaîne de boulangerie californienne La Boulange, lancée en 1999 par le Français Pascal Rigo.
Appartenant à la société Bay Bread LLC, La Boulange représente un ensemble de dix-neuf cafés-boulangeries à la française, tous situés dans la baie de San Francisco. D'ici à l'année prochaine, ses croissants, pâtisseries, pains et cookies se retrouveront dans les douze mille huit cent onze salons Starbucks américains.
Estimée à 100 millions de dollars, cette opération d'acquisition est la plus grande jamais réalisée par Starbucks, dont le siège se trouve à Seattle, en quarante et un ans d'existence. Lundi, le groupe annonçait sur le réseau social Twitter être"très enthousiaste à l'idée d'accueillir La Boulange dans la famille Starbucks".
En marge de ce rachat inédit, le fondateur de La Boulange, Pascal Rigo, rejoint, à 52 ans, l'équipe de Starbucks. Défini comme "un véritable entrepreneur" par le New York Times en décembre 2002, Pascal Rigo a démarré sa carrière aux Etats-Unis au début des années 1990, rapporte Le Figaro.
Après une première boulangerie lancée à Los Angeles, le boulanger français s'est installé à San Francisco, où il a ouvert un certain nombre de petits bistros et boulangeries en quelques années. Dont les dix-neuf salons La Boulange.
MEILLEURE OFFRE ALIMENTAIRE
"Pascal a commencé sa carrière quand il n'avait que 7 ans, travaillant dans la boulangerie de son village, près de Bordeaux", écrit Howard Shultz dans un post de blog. Pariant sur le savoir-faire "artisanal" du boulanger, le PDG de Starbucks affirme que "nous avons entendu vos demandes pour plus d'aliments sains et délicieux".
En choisissant de racheter La Boulange au fonds d'investissement Next World Group - basé à San Francisco, Bruxelles et Paris -, le premier groupe de cafés au monde mise sur la diversité de son offre alimentaire et sur une plus grande consommation de repas dans ses salons. En novembre dernier, il rachetait déjà la marque de jus de fruits frais Evolution Fresh, pour 30 millions de dollars.
Le PDG de Starbucks, Howard Schultz, l'a expliqué lundi : les ventes de nourriture augmentent au sein de ses cafés, générant désormais 1,5 milliard de dollars de bénéfices par an. Aux Etats-Unis, un tiers des achats réalisés dans les salons Starbucks concernent des produits alimentaires. Et le marché ne fait que se développer.
Dès le début de l'année prochaine, les produits La Boulange - pains, cookies, sandwichs, tartes et pâtisseries - remplaceront l'offre existante de la chaîne de cafés. A commencer par "les pâtisseries françaises telles que les croissants",commente le Huffington Post.
EXPORTER "LE TALENT DE LA BOULANGERIE FRANÇAISE"
Les produits signés Pascal Rigo seront d'abord disponibles dans les salons Starbucks de la baie de San Francisco, avant d'être diffusés dans l'ensemble des États-Unis. "Nous viserons d'abord les métropoles américaines, là où il y a de la demande", a déclaré Cliff Burrows, président de Starbucks Amériques. Avec une généralisation progressive d'"un salon à la fois."
A ce jour, les dix-neuf cafés-boulangeries La Boulange accueillent environ six mille clients par jour dans la baie de San Francisco. Starbucks prévoit de transformer cette chaîne californienne en véritable marque nationale, élargissant son implantation dans tout le pays au cours des prochaines années.
Par cette opération, le groupe de cafés américain entend bien "apporter le talent artistique de la boulangerie française" aux Etats-Unis. Mais également, à long terme, dans les cinquante-huit pays où il est présent.
Le Monde
Le Monde
mardi 5 juin 2012
Le délire américain de Laurence Parisot
Sur RTL, le 27 mai dernier, la patronne du Medef faisait les louanges de l'économie américaine pour sa reprise solide. Une économie au bord de l'effondrement où les entreprises connaissent le taux de taxation le plus élevé des puissances industrielles et où un Américain sur six vit sous le seuil de pauvreté. Bel exemple.
Lors du Grand Jury RTL du 27 mai dernier, la patronne des patronnes, Laurence Parisot, estimait que pour s'en sortir, il fallait «revenir à un projet européen "offensif" et plus seulement "défensif", faire progresser l'intégration européenne (...), s'adapter au monde nouveau, à l'image des États-Unis.» De quoi rester sans voix.
Voici pour elle un renseignement utile : le très mauvais mois de mai pour le marché de l'emploi aux Etats-Unis n'a rien d'un accident de parcours. Et ce n'est pas une surprise. Encore faut-il vivre aux Etats-Unis ou bien connaître suffisamment ce pays pour ne pas le mettre à toutes les sauces, selon que l'on veut le diaboliser ou le citer en exemple. Hélas, en effet, cette remontée du chômage n'est qu'un élément de plus sur la longue liste des bombes à retardement sur lesquelles la première puissance mondiale est assise (lire ici notre article «1er Janvier 2013 : Le cataclysme américain?»). Récemment encore, plusieurs analystes américains s'inquiétaient de «l'effet automobiles» : la résurrection de l'industrie automobile américaine porte à elle seule une bonne partie de l'embellie de l'économie. Mais, avertissent ils régulièrement, c'est bien là que le bât blesse. Un peu comme si une entreprise regagnait un bon client mais devenait dépendante de lui et lui seul.
CHOMAGE ET SURRENDETTEMENT
Les employeurs américains n'ont donc créé que 69 000 emplois en mai, le chiffre le plus bas en un an et loin de ce que les économistes prévoyaient. Pour la première fois depuis juin 2011, le taux de chômage a augmenté pour atteindre maintenant 8,2%. C'est le troisième mois d'affilée que la croissance de l'emploi se montre faible et c'est là un évident remake des années 2010 et 2011 où, après un hiver d'espoir pour l'économie, le printemps avait amené son lot de déceptions.
Et le chômage n'est pas tout. La Federal reserve bank de New York a publié son évaluation trimestrielle de la dette des ménages américains, et c'est un rappel frappant du chemin que le pays a encore à parcourir avant de se redresser. La dette totale des ménages se situe actuellement à 11,44 milliards de dollars, un miliard de dollars seulement en dessous du pic de 2008. La dette par habitant est très inquiétante : aujourd'hui, l'Américain moyen doit 47500 dollars, à peu près la même chose qu'il y a cinq ans.
(...)
Le nombre de travailleurs employés à temps partiel soit parce qu'ils ne pouvaient pas trouver travail à temps plein, soit parce que leurs heures ont été réduites, a atteint 8,1 millions, et la proportion totale des travailleurs sans emploi ou sous-employés, y compris ceux qui ont cessé de chercher du travail, est de 14,8%, avec une forte hausse de 14,5% en avril.
(...)
50 millions d'Américains - soit 16% de la population - vivent sous le seuil de pauvreté, et 6 millions ne survivent que grâce à l'attribution des «food stamps» - les bons alimentaires distribués par la sécurité sociale. L'une des raisons majeures de cette situation est le faible montant des salaires aux Etats-Unis, le pire de toutes les nations industrialisées avec le Japon. Car il est courant que les employeurs ne respectent pas le salaire minimum, qui est ici de 7,25 dollars de l'heure, et dans la pratique, la plupart des grandes chaînes de magasin, par exemple, tournent autour de 5 dollars de l'heure. (...)
Voici pour elle un renseignement utile : le très mauvais mois de mai pour le marché de l'emploi aux Etats-Unis n'a rien d'un accident de parcours. Et ce n'est pas une surprise. Encore faut-il vivre aux Etats-Unis ou bien connaître suffisamment ce pays pour ne pas le mettre à toutes les sauces, selon que l'on veut le diaboliser ou le citer en exemple. Hélas, en effet, cette remontée du chômage n'est qu'un élément de plus sur la longue liste des bombes à retardement sur lesquelles la première puissance mondiale est assise (lire ici notre article «1er Janvier 2013 : Le cataclysme américain?»). Récemment encore, plusieurs analystes américains s'inquiétaient de «l'effet automobiles» : la résurrection de l'industrie automobile américaine porte à elle seule une bonne partie de l'embellie de l'économie. Mais, avertissent ils régulièrement, c'est bien là que le bât blesse. Un peu comme si une entreprise regagnait un bon client mais devenait dépendante de lui et lui seul.
CHOMAGE ET SURRENDETTEMENT
Les employeurs américains n'ont donc créé que 69 000 emplois en mai, le chiffre le plus bas en un an et loin de ce que les économistes prévoyaient. Pour la première fois depuis juin 2011, le taux de chômage a augmenté pour atteindre maintenant 8,2%. C'est le troisième mois d'affilée que la croissance de l'emploi se montre faible et c'est là un évident remake des années 2010 et 2011 où, après un hiver d'espoir pour l'économie, le printemps avait amené son lot de déceptions.
Et le chômage n'est pas tout. La Federal reserve bank de New York a publié son évaluation trimestrielle de la dette des ménages américains, et c'est un rappel frappant du chemin que le pays a encore à parcourir avant de se redresser. La dette totale des ménages se situe actuellement à 11,44 milliards de dollars, un miliard de dollars seulement en dessous du pic de 2008. La dette par habitant est très inquiétante : aujourd'hui, l'Américain moyen doit 47500 dollars, à peu près la même chose qu'il y a cinq ans.
(...)
Le nombre de travailleurs employés à temps partiel soit parce qu'ils ne pouvaient pas trouver travail à temps plein, soit parce que leurs heures ont été réduites, a atteint 8,1 millions, et la proportion totale des travailleurs sans emploi ou sous-employés, y compris ceux qui ont cessé de chercher du travail, est de 14,8%, avec une forte hausse de 14,5% en avril.
(...)
50 millions d'Américains - soit 16% de la population - vivent sous le seuil de pauvreté, et 6 millions ne survivent que grâce à l'attribution des «food stamps» - les bons alimentaires distribués par la sécurité sociale. L'une des raisons majeures de cette situation est le faible montant des salaires aux Etats-Unis, le pire de toutes les nations industrialisées avec le Japon. Car il est courant que les employeurs ne respectent pas le salaire minimum, qui est ici de 7,25 dollars de l'heure, et dans la pratique, la plupart des grandes chaînes de magasin, par exemple, tournent autour de 5 dollars de l'heure. (...)
Comment Barack Obama a appris à tuer
Le livre que publie aujourd'hui 5 juin le journaliste d'investigation américain Daniel Klaidman est un événement qui n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre tout autour de la planète. Il aurait pu s'intituler: Obama ou Le Poutine de l'Amérique.
C'était un changement peu probable pour l'un des avocats des droits de l'homme les plus respectés de sa génération. A l'Université de Yale, il avait mémorisé les noms et les visages de ses élèves, aux yeux brillants, idéalistes, qui voulaient utiliser la loi pour améliorer le monde. Maintenant, il étudie les listes soumises par le gouvernement, mémorise des profils de jeunes militants sans regard, et aider à déterminer ceux qui peuvent être mis à mort.
Ces lignes sont extraites du livre choc que publie ce mardi 5 juin aux Etats-Unis le journaliste d'investigation Daniel Klaidman, sous le titre à la fois long et un peu énigmatique Tuer ou Capturer: La Guerre contre la Terreur et l'âme de la Présidence Obama. 300 pages d'un récit qui se lit comme un véritable thriller, pour une pluie de révélations livrées par deux cent témoins privilégiés de l'exercice du pouvoir par le 44ème président des Etats-Unis. Daniel Klaidman, correspondant spécial de Newsweek au Moyen-Orient, est un journaliste d'investigation réputé, couronné par la profession pour sa couverture du 11 septembre 2001 et ses suites. Surtout, c'est l'un des meilleurs spécialistes américains du terrorisme et des questions de sécurité nationale. Et c'est bien pourquoi ce livre commence à produire une onde de choc à travers les médias américains.
D'emblée, Daniel Klaidman pose la question qui demeure la plus taboue de toutes depuis l'arrivée du successeur de George W. Bush à la Maison Blanche en 2008, à la fois aux Etats-Unis mais également parmi les puissances occidentales alliées de ce pays: « Barack Obama est-il un idéaliste ou un pragmatique impitoyable? » L'auteur assène sèchement: « Il a promis de fermer Guantanamo, de mettre fin aux interrogatoires coercitifs et aux tribunaux militaires, et de restaurer les principes américains de la justice; pourtant, au cours de son premier mandat, il a fait marche arrière sur chacune de ces promesses, fait monter en puissance la guerre secrète des attaques de drones et les opérations clandestines. En coulisses, les débats déchirants entre « faucons » et « colombes » - ceux qui tueraient par rapport à ceux qui captureraient - a été un test pour le noyau même de l'identité du président. »
Ces lignes sont extraites du livre choc que publie ce mardi 5 juin aux Etats-Unis le journaliste d'investigation Daniel Klaidman, sous le titre à la fois long et un peu énigmatique Tuer ou Capturer: La Guerre contre la Terreur et l'âme de la Présidence Obama. 300 pages d'un récit qui se lit comme un véritable thriller, pour une pluie de révélations livrées par deux cent témoins privilégiés de l'exercice du pouvoir par le 44ème président des Etats-Unis. Daniel Klaidman, correspondant spécial de Newsweek au Moyen-Orient, est un journaliste d'investigation réputé, couronné par la profession pour sa couverture du 11 septembre 2001 et ses suites. Surtout, c'est l'un des meilleurs spécialistes américains du terrorisme et des questions de sécurité nationale. Et c'est bien pourquoi ce livre commence à produire une onde de choc à travers les médias américains.
D'emblée, Daniel Klaidman pose la question qui demeure la plus taboue de toutes depuis l'arrivée du successeur de George W. Bush à la Maison Blanche en 2008, à la fois aux Etats-Unis mais également parmi les puissances occidentales alliées de ce pays: « Barack Obama est-il un idéaliste ou un pragmatique impitoyable? » L'auteur assène sèchement: « Il a promis de fermer Guantanamo, de mettre fin aux interrogatoires coercitifs et aux tribunaux militaires, et de restaurer les principes américains de la justice; pourtant, au cours de son premier mandat, il a fait marche arrière sur chacune de ces promesses, fait monter en puissance la guerre secrète des attaques de drones et les opérations clandestines. En coulisses, les débats déchirants entre « faucons » et « colombes » - ceux qui tueraient par rapport à ceux qui captureraient - a été un test pour le noyau même de l'identité du président. »
Lorsque Newsweek a publié les premiers extraits de cet ouvrage jeudi dernier, le grand quotidien populaire USA Today a titré que l'Amérique venait de découvrir « Un nouveau devoir présidentiel: la kill-list ». David Jackson évrit: « Au début de son mandat, le président Obama, le conseiller anti-terrorisme John Brennan, et le Général James Cartwright ont formé ce que l'auteur Daniel Klaidman appelle "une sorte de troïka spéciale sur les exécutions ciblées" de présumés membres d'Al-Qaïda et d'autres terroristes."Les trois hommes prenaient des décisions de vie ou de mort, désignant les objectifs, rejetant ou acceptant les noms proposés par l'armée, frayant leur chemin vers un nouveau type de guerre - la guerre d'Obama», écrit Klaidman. »
A travers ce livre d'enquête à la puissance de feu impressionnante, c'est en fait à la déstruction d'une porte blindée que le lecteur assiste, et qui ouvre la voie à la démystification de Barack Obama. Sans qu'à aucun moment l'auteur ne s'exprime à charge, les pages tombent les unes après les autres, froides comme des guillotines, révélant des aspects inconnus et inquiétants à la manière de lunettes de vision nocturne, apportant une multitude de révélations aussi abruptes que des attaques de drones. On y prend la mesure, selon la vision que l'on a de la politique, soit de ce que la realpolitik a de plus radical, soit du cynisme inouï d'un homme qui n'a rien à envier à Richard Nixon.
« EN TANT QUE PRÉSIDENT, VOUS TUEZ DES GENS »
Dans le Daily Beast, le journaliste Matthew De Luca écrivait ce week-end: « À la suite du 11 septembre et des guerres en Afghanistan et en Irak, les ennemis de l'Amérique semblaient à la fois partout et nulle part. Certaines des tactiques qui allaient s'avérer plus efficace au cours des années suivantes, telles que les frappes de drones et les raids transfrontaliers, ont suscité des critiques dans le pays et à l'étranger. Obama, l'ancien spécialiste du droit constitutionnel a démontré une volonté de repenser sans cesse la manière dont l'Amérique fait face à la menace posée par les extrémistes religieux. » Comment? Dans son édition du 27 mai, le New York Times en livre un des aspects: « M.Obama s'est placé aux commandes d'un processus top secret de "désignation" des terroristes à tuer ou à capturer, dans lequel l'option capture est devenue largement théorique. » Mais il a fallu pour cela une conversion rapide d'un candidat qui avait mené campagne, en 2008, au nom de principes dont il considérait devoir rétablir dans la démocratie américaine, en président allant bien au-delà de toutes les limites que son prédécesseur lui-même s'était imposé. Et ce n'est pas la moindre des surprises ici.
Ainsi, Daniel Klaidman relate une réunion entre Barack Obama lorsqu'il n'était encore que candidat du parti Démocrate et Richard Clarke, l'un des principaux conseillers de l'administration Bush en matière de lutte contre le terrorisme. « En tant que président, vous tuez des gens » inflige alors Richard Clarke au sénateur de l'Illinois qui condamne volontiers lors de ses discours les méthodes expéditives utilisées selon lui contre les terroristes ou prétendus tels. « Un Obama impénétrable se retourne alors vers Richard Clarke » écrit Klaidman, « sans trahir la moindre émotion ». « "Je sais cela" dit Obama à Clarke sur un ton neutre. "Il ne broncha pas" a dit Clarke plus tard au sujet de la réunion. Au début de son mandat, Barack Obama est devenu furieux en apprenant à propos des "désignations de cibles», la pratique consistant à éliminer les cibles qui portaient les caractéristiques des terroristes, qu'elle s'accompagnait de peu d'informations. Les cibles étaient identifiés positivement mais pas nécessairement avant que les attaques aient eu lieu, et les gens au Pakistan en particulier, où la plupart des attaques avaient lieu, étaient hystériques. "Ce n'est pas assez bon pour moi" a déclaré alors M.Obama lorsque la pratique lui a été expliquée.»
Que fallait-il comprendre? La suite est pour le moins inattendue.
Ainsi, Daniel Klaidman relate une réunion entre Barack Obama lorsqu'il n'était encore que candidat du parti Démocrate et Richard Clarke, l'un des principaux conseillers de l'administration Bush en matière de lutte contre le terrorisme. « En tant que président, vous tuez des gens » inflige alors Richard Clarke au sénateur de l'Illinois qui condamne volontiers lors de ses discours les méthodes expéditives utilisées selon lui contre les terroristes ou prétendus tels. « Un Obama impénétrable se retourne alors vers Richard Clarke » écrit Klaidman, « sans trahir la moindre émotion ». « "Je sais cela" dit Obama à Clarke sur un ton neutre. "Il ne broncha pas" a dit Clarke plus tard au sujet de la réunion. Au début de son mandat, Barack Obama est devenu furieux en apprenant à propos des "désignations de cibles», la pratique consistant à éliminer les cibles qui portaient les caractéristiques des terroristes, qu'elle s'accompagnait de peu d'informations. Les cibles étaient identifiés positivement mais pas nécessairement avant que les attaques aient eu lieu, et les gens au Pakistan en particulier, où la plupart des attaques avaient lieu, étaient hystériques. "Ce n'est pas assez bon pour moi" a déclaré alors M.Obama lorsque la pratique lui a été expliquée.»
Que fallait-il comprendre? La suite est pour le moins inattendue.
«LE PRÉSIDENT SE RÉSERVE LUI-MÊME LE CALCUL FINAL »
George W. Bush avait peut-être bien lancé le mot d'ordre selon lequel Oussama Ben Laden était voulu «mort ou vif». Mais les nombreuses questions soulevées par la perspective de capturer le terroriste et de le traduire en justice signifiaient qu'il n'y avait vraiment qu'une seule option. Barack Obama l'a rapidement constaté, montre Daniel Klaidman. Il relate l'un des exemples les plus frappants de cette conversion. Peu après l'exécution d'Oussama Ben Laden au Pakistan, Obama s'est montré obsédé par le cas d'Anwar al-Awlaki, un terroriste et religieux radical mais également un citoyen américain. « Je veux Awlaki. Ne lâchez pas » passait-il son temps à répéter lors des réunions hebdomadaires sur le terrorisme. Il souhaitait qu'on le tienne au courant de toute opportunité d'éliminer le terroriste. Et pour cela, il avait clairement établi que des dommages collatéraux étaient « admissibles ». En septembre dernier, Al-Awlaki était finalement tué lors d'une attaque par un drone ainsi qu'une dizaines d'autres personnes parmi lesquelles un de ses fils de dix-sept ans.
Le New York Times écrit au sujet du président qui a pris l'habitude de regarder une sorte de grand agenda sur lequel figurent des photos accompagnées de biographies : « Il avait promis de mettre la lutte contre Al-Qaïda en conformité avec les valeurs américaines; l'agenda, présentant les personnes dont il devrait bientôt donner l'ordre de les exécuter ou de les capturer, met en relief ce qu'est un dilemme moral et juridique. M.Obama est le professeur de droit libéral qui a fait campagne contre la guerre en Irak et la torture, et qui a ensuite insisté pour approuver lui-même chaque nom sur une nouvelle "kill list" plus étendue, penché sur les biographies des suspects terroristes suspectés, sur ce que l'on appelle les «cartes de baseball», nom macabre d'une guerre non conventionnelle. Quand une occasion rare pour un attaque de drone contre un terroriste se présente - et que sa famille est avec lui - le président se réserve lui-même le calcul final. »
Le New York Times écrit au sujet du président qui a pris l'habitude de regarder une sorte de grand agenda sur lequel figurent des photos accompagnées de biographies : « Il avait promis de mettre la lutte contre Al-Qaïda en conformité avec les valeurs américaines; l'agenda, présentant les personnes dont il devrait bientôt donner l'ordre de les exécuter ou de les capturer, met en relief ce qu'est un dilemme moral et juridique. M.Obama est le professeur de droit libéral qui a fait campagne contre la guerre en Irak et la torture, et qui a ensuite insisté pour approuver lui-même chaque nom sur une nouvelle "kill list" plus étendue, penché sur les biographies des suspects terroristes suspectés, sur ce que l'on appelle les «cartes de baseball», nom macabre d'une guerre non conventionnelle. Quand une occasion rare pour un attaque de drone contre un terroriste se présente - et que sa famille est avec lui - le président se réserve lui-même le calcul final. »
UN TACTICIEN HORS PAIR
Le livre de Daniel Klaidman apporte la confirmation de ce que beaucoup laissaient filtrer depuis quelques mois dans les milieux informés de Washington. Son adoption de la ligne la plus dure qui soit en matière de sécurité nationale et extérieure, a assez rapidement engendré une ligne de fracture et scindé en deux blocs son entourage de conseillers. Les tensions n'ont cessé de s'intensifier au cours des quatre dernières années. Le journaliste relate des incidents violents survenus dans les couloirs même de l'aile Ouest de la Maison Blanche, et opposant parfois ministres et conseillers. Chaque fois qu'il y allait de son intérêt, le président n'a pas hésité à couper des têtes.
L'un des exemples les moins connus dont Daniel Klaidman ne parle pas dans son ouvrage et que nous avions rapporté ici, est la manière dont Obama a « exilé » le directeur de son staff et pourtant très influent - trop - Rahm Emanuel (tant sous sa présidence que sous la présidence Clinton), en utilisant le malaise suscité par celui-ci auprès des équipes de la Maison Blanche à cause de sa trop forte autorité. Obama a monté de toutes pièces avec le maire de Chicago, Richard M. Daley, surnommé dans cette ville "le boss", cinq fois réélu tout comme son oncle et régnant sur la ville en véritable parrain intouchable, l'annonce surprise de sa fausse « retraite » en septembre 2010. La presse, y compris locale, n'y a vu que du feu durant des semaines, bien que l'explication officielle donnée par Daley ne fut pas dans la nature de sa famille régnante, « motifs personnels » avait-il dit alors, en ajoutant qu'il n'y avait pas que la politique dans la vie... Or, peu de temps après, Obama avait laché Emanuel, lui offrant, en accord avec Daley et sur un plateau, la mairie de Chicago. Impossible à refuser, quasiment impossible à perdre. Peu après l'entrée officielle d'Emanuel dans la course électorale, on apprenait la nomination de Daley comme chef du staff d'Obama à la Maison Blanche. Un épisode qui durera onze mois, après quoi Daley est revenu tranquillement à Chicago, reprenant les rênes à sa manière, c'est à dire pour préparer la réélection d'Obama dans l'Etat de l'Illinois qui est un enjeu important. Une rare leçon de tactique politique.
L'un des exemples les moins connus dont Daniel Klaidman ne parle pas dans son ouvrage et que nous avions rapporté ici, est la manière dont Obama a « exilé » le directeur de son staff et pourtant très influent - trop - Rahm Emanuel (tant sous sa présidence que sous la présidence Clinton), en utilisant le malaise suscité par celui-ci auprès des équipes de la Maison Blanche à cause de sa trop forte autorité. Obama a monté de toutes pièces avec le maire de Chicago, Richard M. Daley, surnommé dans cette ville "le boss", cinq fois réélu tout comme son oncle et régnant sur la ville en véritable parrain intouchable, l'annonce surprise de sa fausse « retraite » en septembre 2010. La presse, y compris locale, n'y a vu que du feu durant des semaines, bien que l'explication officielle donnée par Daley ne fut pas dans la nature de sa famille régnante, « motifs personnels » avait-il dit alors, en ajoutant qu'il n'y avait pas que la politique dans la vie... Or, peu de temps après, Obama avait laché Emanuel, lui offrant, en accord avec Daley et sur un plateau, la mairie de Chicago. Impossible à refuser, quasiment impossible à perdre. Peu après l'entrée officielle d'Emanuel dans la course électorale, on apprenait la nomination de Daley comme chef du staff d'Obama à la Maison Blanche. Un épisode qui durera onze mois, après quoi Daley est revenu tranquillement à Chicago, reprenant les rênes à sa manière, c'est à dire pour préparer la réélection d'Obama dans l'Etat de l'Illinois qui est un enjeu important. Une rare leçon de tactique politique.
UNE POPULARITÉ PROTÉGÉE PAR L'IMPOPULARITÉ DE BUSH
Si l'on ne peut pas ressortir indemme de la lecture du livre de Daniel Klaidman, une question demeure cependant irrésolue. Celle de savoir par quels mécanismes de l'opinion publique américaine ce président demeure, à ce jour, en position de se voir réélire en novembre prochain mais également quels sont les ressorts de sa relative popularité parmi les opinions occidentales. Car dès le début de sa présidence, il est apparu évident que l'homme était l'un des plus fins tacticiens à avoir jamais habité à la Maison Blanche, en dehors, peut-être, de John-Fitzgerald Kennedy, de Lyndon Johnson et de Richard Nixon. A côté de lui, les Carter, Reagan, Bush père et fils et Clinton finissent par apparaître comme modérés sur bien des points. Bush? Oui, Bush également.
Dans le Wall Street Journal, dès le 19 octobre 2009, le journaliste Brett Stevens avait relevé les symptomes de la réalité cachée de la présidence Obama. Au sujet de la Chine, il notait qu'en février 2009, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait atterri à Pékin « avec un message conciliant au sujet de droits de l'homme ». «Notre soutien aux droits de l'homme ne peut pas interférer sur la crise économique mondiale, la crise du changement climatique mondial et la crise de la sécurité», avait-elle dit. « En fait, évrivait alors Brett Stevens, il n'y a pas eu quelque pression que ce soit sur les droits de l'homme. Le président Obama a refusé de rencontrer le Dalaï-Lama le mois dernier (en septembre 2009, NDA), sans doute afin de ne pas froisser les gens qui vont maintenant finaner ses dettes ». Au sujet du Soudan, le journaliste relevait qu'en 2008, le candidat Obama avait publié une déclaration insistant sur le fait qu'« une réelle pression devait être exercée sur le gouvernement soudanais Nous savons par expérience que cela prendra beaucoup pour les amener à bien agir... Le Conseil de Sécurité de l'ONU devrait imposer des sanctions sévères sur le gouvernement de Khartoum immédiatement.» « Exactement », écrivait Stevens, pour relater aussitôt: « Hier, le Département d'Etat a mis en œuvre sa nouvelle politique en direction du Soudan, sur la base d'un « catalogue de mesures incitatives et dissuasives » contre le gouvernement génocidaire du Soudan d'Omar el-Béchir. C'est le genre de menu que M. Bashir contemplera tranquillement jusqu'à ce qu'il meurt comfortablement dans son lit. »
Sur l'Iran: « M. Obama a gardé le silence toute la semaine sur les «affaires intérieures» de l'Iran qui concernent la réélection frauduleuse de Juinqui et qui a été largement soulignée.. Pas si largement, lorsque l'on note les tentatives de l'administration pour mettre une distance maximale entre elle-même et et les groupes de travail sur les droits de l'homme en Iran. Plus tôt cette année, le Département d'Etat a rejeté une demande de subvention du Centre de Documentation sur les Droits de l'Homme en Iran, basé à New Haven, Connecticut. Le Centre maintient peut-être les archives les plus importantes sur 30 ans de brutalité en Iran. Le refus de subvention n'était pas isolé: l'administration a également mis fin brutalement à un financement pour le projet de Freedom House Gozaar, un service en ligne en persan et en anglais pour discuter des questions politiques. Il est facile de voir pourquoi Téhéran voudrait voir ces groupes privés de financement et s'arrêter.»
Sur la Birmanie: « En Juillet, M.Obama a renouvelé les sanctions contre la Birmanie. En Août, il a qualifié la condamnation du leader de l'opposition (et comme lui Prix Nobel de la Paix) Aung San Suu Kyi une violation du "principe universel des droits de l'homme." Pourtant, comme avec le Soudan, la nouvelle politique de l'administration est «l'engagement», sur la théorie que les sanctions n'ont pas fonctionné. Peut-être. Mais qu'est-ce qui prouve que l'engagement sera un meilleur sort? En mai 2008, la junte birmane a empêché la livraison de l'aide humanitaire aux victimes du cyclone Nargis. Quelque 150 000 personnes sont mortes sous les yeux de "l'opinion mondiale" par ce qui équivalait à une politique de famine forcée. Laissez de côté le côté nauséeux de traiter avec les auteurs de cette politique.»
Brett Stevens concluait son papier avec cette anecdote: « Dans le Massachusetts, il n'y a pas si longtemps, je me suis retrouvé derrière une voiture qui portait sur sa vitre arrière trois autocollants, "Tibet libre", "Sauvez le Darfour", et "Obama 08". Je me demande s'il viendra jamais à l'esprit du propriétaire de cette voiture qu'au moins un de ces autocollants ne lui appartient pas. »
Dans le Wall Street Journal, dès le 19 octobre 2009, le journaliste Brett Stevens avait relevé les symptomes de la réalité cachée de la présidence Obama. Au sujet de la Chine, il notait qu'en février 2009, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait atterri à Pékin « avec un message conciliant au sujet de droits de l'homme ». «Notre soutien aux droits de l'homme ne peut pas interférer sur la crise économique mondiale, la crise du changement climatique mondial et la crise de la sécurité», avait-elle dit. « En fait, évrivait alors Brett Stevens, il n'y a pas eu quelque pression que ce soit sur les droits de l'homme. Le président Obama a refusé de rencontrer le Dalaï-Lama le mois dernier (en septembre 2009, NDA), sans doute afin de ne pas froisser les gens qui vont maintenant finaner ses dettes ». Au sujet du Soudan, le journaliste relevait qu'en 2008, le candidat Obama avait publié une déclaration insistant sur le fait qu'« une réelle pression devait être exercée sur le gouvernement soudanais Nous savons par expérience que cela prendra beaucoup pour les amener à bien agir... Le Conseil de Sécurité de l'ONU devrait imposer des sanctions sévères sur le gouvernement de Khartoum immédiatement.» « Exactement », écrivait Stevens, pour relater aussitôt: « Hier, le Département d'Etat a mis en œuvre sa nouvelle politique en direction du Soudan, sur la base d'un « catalogue de mesures incitatives et dissuasives » contre le gouvernement génocidaire du Soudan d'Omar el-Béchir. C'est le genre de menu que M. Bashir contemplera tranquillement jusqu'à ce qu'il meurt comfortablement dans son lit. »
Sur l'Iran: « M. Obama a gardé le silence toute la semaine sur les «affaires intérieures» de l'Iran qui concernent la réélection frauduleuse de Juinqui et qui a été largement soulignée.. Pas si largement, lorsque l'on note les tentatives de l'administration pour mettre une distance maximale entre elle-même et et les groupes de travail sur les droits de l'homme en Iran. Plus tôt cette année, le Département d'Etat a rejeté une demande de subvention du Centre de Documentation sur les Droits de l'Homme en Iran, basé à New Haven, Connecticut. Le Centre maintient peut-être les archives les plus importantes sur 30 ans de brutalité en Iran. Le refus de subvention n'était pas isolé: l'administration a également mis fin brutalement à un financement pour le projet de Freedom House Gozaar, un service en ligne en persan et en anglais pour discuter des questions politiques. Il est facile de voir pourquoi Téhéran voudrait voir ces groupes privés de financement et s'arrêter.»
Sur la Birmanie: « En Juillet, M.Obama a renouvelé les sanctions contre la Birmanie. En Août, il a qualifié la condamnation du leader de l'opposition (et comme lui Prix Nobel de la Paix) Aung San Suu Kyi une violation du "principe universel des droits de l'homme." Pourtant, comme avec le Soudan, la nouvelle politique de l'administration est «l'engagement», sur la théorie que les sanctions n'ont pas fonctionné. Peut-être. Mais qu'est-ce qui prouve que l'engagement sera un meilleur sort? En mai 2008, la junte birmane a empêché la livraison de l'aide humanitaire aux victimes du cyclone Nargis. Quelque 150 000 personnes sont mortes sous les yeux de "l'opinion mondiale" par ce qui équivalait à une politique de famine forcée. Laissez de côté le côté nauséeux de traiter avec les auteurs de cette politique.»
Brett Stevens concluait son papier avec cette anecdote: « Dans le Massachusetts, il n'y a pas si longtemps, je me suis retrouvé derrière une voiture qui portait sur sa vitre arrière trois autocollants, "Tibet libre", "Sauvez le Darfour", et "Obama 08". Je me demande s'il viendra jamais à l'esprit du propriétaire de cette voiture qu'au moins un de ces autocollants ne lui appartient pas. »
LE DROIT DE TUER
Photo: le 22 décembre 2010, Barack Obama porte un toast en compagnie de son staff sur la Sécurité intérieure. Cinq mois plus tard, il prorogera pour quatre ans le USA Patriot Act accompagné de ses articles autorisant la détention sans justification et pour une durée indeterminée des individus soupçonnés d'activités liées au terrorisme aux Etats-Unis ou dans n'importe quelle autre partie du monde. (Maison Blanche, photo Pete Souza)
Depuis cet article de Brett Stevens, l'administration Obama a fait son chemin. Un exemple sanglant vient d'en être offert par l'actualité de ces derniers jours. On se souvient de la vive crispation qui avait entourée la venue du président pakistanais au Sommet de l'OTAN à Chicago le 20 mai dernier. Dans un premier temps, Obama avait fait savoir qu'il ne rencontrerait pas son homologue. Puis, de manière très surprenante, un bref entretien, public, assorti d'une poignée de main pour les photographes, s'est produit entre deux réunions. Mais la résistance pakistanaise à la réouverture de ses routes vers l'Afghanistan pour les besoin des forces de l'OTAN a fait l'objet, selon nos informations, d'un très vif échange entre l'un des conseillers du président américain et le ministre des Affaires étrangères pakistanais. Les Etats-Unis auraient en effet fait savoir au Pakistan que son refus serait brisé au prix du sang.
Or, les drones américains ont tué 27 personnes dans le nord du Pakistan au cours des trois derniers jours et les attaques aériennes sans pilote ne montrent aucun signe de ralentissement. La dernière attaque a tué 15 personnes ce lundi, lorsqu'un repaire présumé de combattants a été frappé au Nord-Waziristan. Selon la BBC, un missile a tué trois personnes avant qu'un second missile en frappe 12 de plus lorsqu'ils sont arrivés sur la scène plus tard. Les responsables américains ont en fait augmenté l'utilisation de drones alors même que de nombreux Pakistanais appellent à leur pays pour rompre les liens avec les États-Unis et que le président pakistanais se retrouve dans une situation de plus en plus dangereuse. Le message d'Obama est on ne peut plus clair: les voies d'approvisionnement de l'OTAN qui traversent la région pour livrer des fournitures aux troupes en Afghanistan, fermées depuis Janvier après une frappe américaine qui a tué par erreur 24 soldats pakistanais et pour laquelle le président réclame toujours des excuses, doivent être rouvertes sans tarder. Le bombardements de lundi est le résultat de la septième attaque de drone au cours des deux dernières semaines.
Ce qui a pu conduire Paul Craig Roberts, l'ancien vice-Secrétaire du Département américain du Trésor, le 15 février dernier à dire: « Les préoccupations de Washington concernant les droits de l'homme ne s'étendent pas au-delà de la sécurité des aéroports où les petites filles et les grand-mères sont palpées jusque dans leurs parties intimes. Les militants pacifistes voient leurs maisons envahies, leurs effets personnels emportés, et un grand jury est convoqué pour les enfermer dans des accusations de terrorisme. Le soldat américain Bradley Manning est détenu depuis deux ans, pour violation de la Constitution des États-Unis alors que le gouvernement droits de l'homme concocte de fausses accusations pour le punir pour avoir révélé un crime de guerre des États-Unis. Julien Assange, de WikiLeaks, est harcelé sans cesse dans le but de le traduire. Les critiques des politiques inhumaines de Washington sont surveillés et espionnés. Washington est le pire violateur des droits de l'homme à notre époque, et Washington ne fait que commencer. Qui va libérer les Américains des griffes de Washington? »
Cette autre histoire de l'Amérique sous Obama n'en est qu'au tout début de ses révélations. Mais les faits sont indiscutables. Jamais président des Etats-Unis n'est allé aussi loin dans la pratique occulte du pouvoir dans la plus parfaite indifférence de l'opinion du pays et des opinions des pays occidentaux.
Depuis cet article de Brett Stevens, l'administration Obama a fait son chemin. Un exemple sanglant vient d'en être offert par l'actualité de ces derniers jours. On se souvient de la vive crispation qui avait entourée la venue du président pakistanais au Sommet de l'OTAN à Chicago le 20 mai dernier. Dans un premier temps, Obama avait fait savoir qu'il ne rencontrerait pas son homologue. Puis, de manière très surprenante, un bref entretien, public, assorti d'une poignée de main pour les photographes, s'est produit entre deux réunions. Mais la résistance pakistanaise à la réouverture de ses routes vers l'Afghanistan pour les besoin des forces de l'OTAN a fait l'objet, selon nos informations, d'un très vif échange entre l'un des conseillers du président américain et le ministre des Affaires étrangères pakistanais. Les Etats-Unis auraient en effet fait savoir au Pakistan que son refus serait brisé au prix du sang.
Or, les drones américains ont tué 27 personnes dans le nord du Pakistan au cours des trois derniers jours et les attaques aériennes sans pilote ne montrent aucun signe de ralentissement. La dernière attaque a tué 15 personnes ce lundi, lorsqu'un repaire présumé de combattants a été frappé au Nord-Waziristan. Selon la BBC, un missile a tué trois personnes avant qu'un second missile en frappe 12 de plus lorsqu'ils sont arrivés sur la scène plus tard. Les responsables américains ont en fait augmenté l'utilisation de drones alors même que de nombreux Pakistanais appellent à leur pays pour rompre les liens avec les États-Unis et que le président pakistanais se retrouve dans une situation de plus en plus dangereuse. Le message d'Obama est on ne peut plus clair: les voies d'approvisionnement de l'OTAN qui traversent la région pour livrer des fournitures aux troupes en Afghanistan, fermées depuis Janvier après une frappe américaine qui a tué par erreur 24 soldats pakistanais et pour laquelle le président réclame toujours des excuses, doivent être rouvertes sans tarder. Le bombardements de lundi est le résultat de la septième attaque de drone au cours des deux dernières semaines.
Ce qui a pu conduire Paul Craig Roberts, l'ancien vice-Secrétaire du Département américain du Trésor, le 15 février dernier à dire: « Les préoccupations de Washington concernant les droits de l'homme ne s'étendent pas au-delà de la sécurité des aéroports où les petites filles et les grand-mères sont palpées jusque dans leurs parties intimes. Les militants pacifistes voient leurs maisons envahies, leurs effets personnels emportés, et un grand jury est convoqué pour les enfermer dans des accusations de terrorisme. Le soldat américain Bradley Manning est détenu depuis deux ans, pour violation de la Constitution des États-Unis alors que le gouvernement droits de l'homme concocte de fausses accusations pour le punir pour avoir révélé un crime de guerre des États-Unis. Julien Assange, de WikiLeaks, est harcelé sans cesse dans le but de le traduire. Les critiques des politiques inhumaines de Washington sont surveillés et espionnés. Washington est le pire violateur des droits de l'homme à notre époque, et Washington ne fait que commencer. Qui va libérer les Américains des griffes de Washington? »
Cette autre histoire de l'Amérique sous Obama n'en est qu'au tout début de ses révélations. Mais les faits sont indiscutables. Jamais président des Etats-Unis n'est allé aussi loin dans la pratique occulte du pouvoir dans la plus parfaite indifférence de l'opinion du pays et des opinions des pays occidentaux.
Inscription à :
Articles (Atom)