jeudi 7 juin 2012

Starbucks fait le pari de la boulangerie à la française

La chaîne américaine de cafés Starbucks vient d'acquérir la société La Boulange, fondée par un français, pour la somme de 100 millions de dollars.
La chaîne américaine de cafés Starbucks vient d'acquérir la société La Boulange, fondée par un français, pour la somme de 100 millions de dollars. | AP/Elaine Thompson

"Après plus de quarante ans, nous allons pouvoir dire que nous aussi, nous sommes boulangers." Lundi 4 juin, Howard Schultz, le PDG du célèbre groupe de cafés américain Starbucks, a annoncé que son entreprise rachetait la petite chaîne de boulangerie californienne La Boulange, lancée en 1999 par le Français Pascal Rigo. 
Appartenant à la société Bay Bread LLC, La Boulange représente un ensemble de dix-neuf cafés-boulangeries à la française, tous situés dans la baie de San Francisco. D'ici à l'année prochaine, ses croissants, pâtisseries, pains et cookies se retrouveront dans les douze mille huit cent onze salons Starbucks américains.
Estimée à 100 millions de dollars, cette opération d'acquisition est la plus grande jamais réalisée par Starbucks, dont le siège se trouve à Seattle, en quarante et un ans d'existence. Lundi, le groupe annonçait sur le réseau social Twitter être"très enthousiaste à l'idée d'accueillir La Boulange dans la famille Starbucks".
En marge de ce rachat inédit, le fondateur de La Boulange, Pascal Rigo, rejoint, à 52 ans, l'équipe de Starbucks. Défini comme "un véritable entrepreneur" par le New York Times en décembre 2002, Pascal Rigo a démarré sa carrière aux Etats-Unis au début des années 1990, rapporte Le Figaro.
Après une première boulangerie lancée à Los Angeles, le boulanger français s'est installé à San Francisco, où il a ouvert un certain nombre de petits bistros et boulangeries en quelques années. Dont les dix-neuf salons La Boulange.
MEILLEURE OFFRE ALIMENTAIRE
"Pascal a commencé sa carrière quand il n'avait que 7 ans, travaillant dans la boulangerie de son village, près de Bordeaux", écrit Howard Shultz dans un post de blog. Pariant sur le savoir-faire "artisanal" du boulanger, le PDG de Starbucks affirme que "nous avons entendu vos demandes pour plus d'aliments sains et délicieux".
En choisissant de racheter La Boulange au fonds d'investissement Next World Group - basé à San Francisco, Bruxelles et Paris -, le premier groupe de cafés au monde mise sur la diversité de son offre alimentaire et sur une plus grande consommation de repas dans ses salons. En novembre dernier, il rachetait déjà la marque de jus de fruits frais Evolution Fresh, pour 30 millions de dollars.
Le PDG de Starbucks, Howard Schultz, l'a expliqué lundi : les ventes de nourriture augmentent au sein de ses cafés, générant désormais 1,5 milliard de dollars de bénéfices par an. Aux Etats-Unis, un tiers des achats réalisés dans les salons Starbucks concernent des produits alimentaires. Et le marché ne fait que se développer.
Dès le début de l'année prochaine, les produits La Boulange - pains, cookies, sandwichs, tartes et pâtisseries - remplaceront l'offre existante de la chaîne de cafés. A commencer par "les pâtisseries françaises telles que les croissants",commente le Huffington Post.
EXPORTER "LE TALENT DE LA BOULANGERIE FRANÇAISE"
Les produits signés Pascal Rigo seront d'abord disponibles dans les salons Starbucks de la baie de San Francisco, avant d'être diffusés dans l'ensemble des États-Unis. "Nous viserons d'abord les métropoles américaines, là où il y a de la demande", a déclaré Cliff Burrows, président de Starbucks Amériques. Avec une généralisation progressive d'"un salon à la fois."
A ce jour, les dix-neuf cafés-boulangeries La Boulange accueillent environ six mille clients par jour dans la baie de San Francisco. Starbucks prévoit de transformer cette chaîne californienne en véritable marque nationale, élargissant son implantation dans tout le pays au cours des prochaines années.
Par cette opération, le groupe de cafés américain entend bien "apporter le talent artistique de la boulangerie française" aux Etats-Unis. Mais également, à long terme, dans les cinquante-huit pays où il est présent.

Le Monde

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