Sur RTL, le 27 mai dernier, la patronne du Medef faisait les louanges de l'économie américaine pour sa reprise solide. Une économie au bord de l'effondrement où les entreprises connaissent le taux de taxation le plus élevé des puissances industrielles et où un Américain sur six vit sous le seuil de pauvreté. Bel exemple.
Lors du Grand Jury RTL du 27 mai dernier, la patronne des patronnes, Laurence Parisot, estimait que pour s'en sortir, il fallait «revenir à un projet européen "offensif" et plus seulement "défensif", faire progresser l'intégration européenne (...), s'adapter au monde nouveau, à l'image des États-Unis.» De quoi rester sans voix.
Voici pour elle un renseignement utile : le très mauvais mois de mai pour le marché de l'emploi aux Etats-Unis n'a rien d'un accident de parcours. Et ce n'est pas une surprise. Encore faut-il vivre aux Etats-Unis ou bien connaître suffisamment ce pays pour ne pas le mettre à toutes les sauces, selon que l'on veut le diaboliser ou le citer en exemple. Hélas, en effet, cette remontée du chômage n'est qu'un élément de plus sur la longue liste des bombes à retardement sur lesquelles la première puissance mondiale est assise (lire ici notre article «1er Janvier 2013 : Le cataclysme américain?»). Récemment encore, plusieurs analystes américains s'inquiétaient de «l'effet automobiles» : la résurrection de l'industrie automobile américaine porte à elle seule une bonne partie de l'embellie de l'économie. Mais, avertissent ils régulièrement, c'est bien là que le bât blesse. Un peu comme si une entreprise regagnait un bon client mais devenait dépendante de lui et lui seul.
CHOMAGE ET SURRENDETTEMENT
Les employeurs américains n'ont donc créé que 69 000 emplois en mai, le chiffre le plus bas en un an et loin de ce que les économistes prévoyaient. Pour la première fois depuis juin 2011, le taux de chômage a augmenté pour atteindre maintenant 8,2%. C'est le troisième mois d'affilée que la croissance de l'emploi se montre faible et c'est là un évident remake des années 2010 et 2011 où, après un hiver d'espoir pour l'économie, le printemps avait amené son lot de déceptions.
Et le chômage n'est pas tout. La Federal reserve bank de New York a publié son évaluation trimestrielle de la dette des ménages américains, et c'est un rappel frappant du chemin que le pays a encore à parcourir avant de se redresser. La dette totale des ménages se situe actuellement à 11,44 milliards de dollars, un miliard de dollars seulement en dessous du pic de 2008. La dette par habitant est très inquiétante : aujourd'hui, l'Américain moyen doit 47500 dollars, à peu près la même chose qu'il y a cinq ans.
(...)
Le nombre de travailleurs employés à temps partiel soit parce qu'ils ne pouvaient pas trouver travail à temps plein, soit parce que leurs heures ont été réduites, a atteint 8,1 millions, et la proportion totale des travailleurs sans emploi ou sous-employés, y compris ceux qui ont cessé de chercher du travail, est de 14,8%, avec une forte hausse de 14,5% en avril.
(...)
50 millions d'Américains - soit 16% de la population - vivent sous le seuil de pauvreté, et 6 millions ne survivent que grâce à l'attribution des «food stamps» - les bons alimentaires distribués par la sécurité sociale. L'une des raisons majeures de cette situation est le faible montant des salaires aux Etats-Unis, le pire de toutes les nations industrialisées avec le Japon. Car il est courant que les employeurs ne respectent pas le salaire minimum, qui est ici de 7,25 dollars de l'heure, et dans la pratique, la plupart des grandes chaînes de magasin, par exemple, tournent autour de 5 dollars de l'heure. (...)
Voici pour elle un renseignement utile : le très mauvais mois de mai pour le marché de l'emploi aux Etats-Unis n'a rien d'un accident de parcours. Et ce n'est pas une surprise. Encore faut-il vivre aux Etats-Unis ou bien connaître suffisamment ce pays pour ne pas le mettre à toutes les sauces, selon que l'on veut le diaboliser ou le citer en exemple. Hélas, en effet, cette remontée du chômage n'est qu'un élément de plus sur la longue liste des bombes à retardement sur lesquelles la première puissance mondiale est assise (lire ici notre article «1er Janvier 2013 : Le cataclysme américain?»). Récemment encore, plusieurs analystes américains s'inquiétaient de «l'effet automobiles» : la résurrection de l'industrie automobile américaine porte à elle seule une bonne partie de l'embellie de l'économie. Mais, avertissent ils régulièrement, c'est bien là que le bât blesse. Un peu comme si une entreprise regagnait un bon client mais devenait dépendante de lui et lui seul.
CHOMAGE ET SURRENDETTEMENT
Les employeurs américains n'ont donc créé que 69 000 emplois en mai, le chiffre le plus bas en un an et loin de ce que les économistes prévoyaient. Pour la première fois depuis juin 2011, le taux de chômage a augmenté pour atteindre maintenant 8,2%. C'est le troisième mois d'affilée que la croissance de l'emploi se montre faible et c'est là un évident remake des années 2010 et 2011 où, après un hiver d'espoir pour l'économie, le printemps avait amené son lot de déceptions.
Et le chômage n'est pas tout. La Federal reserve bank de New York a publié son évaluation trimestrielle de la dette des ménages américains, et c'est un rappel frappant du chemin que le pays a encore à parcourir avant de se redresser. La dette totale des ménages se situe actuellement à 11,44 milliards de dollars, un miliard de dollars seulement en dessous du pic de 2008. La dette par habitant est très inquiétante : aujourd'hui, l'Américain moyen doit 47500 dollars, à peu près la même chose qu'il y a cinq ans.
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Le nombre de travailleurs employés à temps partiel soit parce qu'ils ne pouvaient pas trouver travail à temps plein, soit parce que leurs heures ont été réduites, a atteint 8,1 millions, et la proportion totale des travailleurs sans emploi ou sous-employés, y compris ceux qui ont cessé de chercher du travail, est de 14,8%, avec une forte hausse de 14,5% en avril.
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50 millions d'Américains - soit 16% de la population - vivent sous le seuil de pauvreté, et 6 millions ne survivent que grâce à l'attribution des «food stamps» - les bons alimentaires distribués par la sécurité sociale. L'une des raisons majeures de cette situation est le faible montant des salaires aux Etats-Unis, le pire de toutes les nations industrialisées avec le Japon. Car il est courant que les employeurs ne respectent pas le salaire minimum, qui est ici de 7,25 dollars de l'heure, et dans la pratique, la plupart des grandes chaînes de magasin, par exemple, tournent autour de 5 dollars de l'heure. (...)
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