jeudi 22 mars 2012

Face à l'antisémitisme, les Français réagissent de façon exemplaire

Plutôt que de stigmatiser l'antisémitisme supposé des Français, les médias américains feraient mieux de s'inspirer de leurs réactions face au drame de Toulouse, suggère cette journaliste.

Euny Hong | The Daily Beast

Après la fusillade de l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse, une partie des médias américains s'est montrée prompte à citer l'incident comme une preuve de l'antisémitisme croissant en France. Sur le site internet du magazine néo conservateur Commentary, par exemple, Jonathan Tobin soutient que la tuerie reflète "le renouveau de l'antisémitisme en Europe et dans le monde entier".

Mais "renouveau" n'est pas le bon terme (L'antisémitisme avait-il disparu ? Quand ? Où ?) Les Français ont conscience que l'antisémitisme est un élément permanent de leur culture et ils ont pris des mesures fortes - à certains égards, plus fortes qu'en Amérique.

Il faut éviter l'écueil selon lequel les actes de violence formeraient un baromètre fiable de l'antisémitisme français. Le dernier pic de cette magnitude remonte à l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, en 1980, qui fit quatre morts et 40 blessés. L'année 1980 constituerait-elle un marqueur de ce que Jonathan Tobin appelle le "spectre de l'antisémitisme européen" ? Pourquoi cette année-là ? Pourquoi pas avant, ou après ?

L'existence d'incidents antisémites en France est beaucoup moins révélatrice que la façon dont les Français y réagissent. Et selon certains aspects, leur réaction a de quoi être enviée.

Dans un premier temps, les médias français n'ont pas hésité à conclure que le tueur était antisémite. En comparaison, les médias américains font preuve d'une lenteur exaspérante à utiliser ce terme. Je me souviens clairement de la fusillade dans une garderie juive à Los Angeles, en 1999. A l'époque, les journalistes avaient simplement expliqué qu'un homme avait ouvert le feu dans une école, laissant entendre que si l'établissement ciblé était juif, c'était un hasard. En tant que journaliste américaine, je me rends compte, à contrecœur, que c'est là la manière correcte de traiter l'information, pour éviter de spéculer sur les intentions du tueur.

Et pourtant, je ne peux m'empêcher d'admirer la réaction de la presse française. Au bout de quelques minutes à peine, presque toutes les grandes sources d'information françaises ont déclaré que le motif du tueur était clairement antisémite - même si son identité était encore inconnue, même s'il était aussi l'auteur présumé du meurtre de trois militaires français non juifs. On pourrait même dire que la presse hexagonale pèche plutôt par anticipation d'antisémitisme, l'histoire ayant montré les dangers d'être trop timoré ou de trop s'attacher aux preuves.

Les Américains devraient également prendre note d'une autre caractéristique de la communauté juive française : le premier réflexe des médias français a été de recueillir la réaction du grand rabbin. Le pays que Charles de Gaulle qualifia d'ingouvernable parce qu'il possède 246 variétés de fromages a réussi à créer une telle fonction.

Elu par la communauté juive de France, le grand rabbin incarne l'idée de faire valoir les intérêts d'un groupe religieux dans un Etat laïc, en réduisant autant que possible les contradictions. Aussi, après une tragédie comme celle de Toulouse, les médias et les responsables politiques savent à qui s'adresser. Tous les Juifs français ne sont pas nécessairement d'accord avec lui, mais, au moins, le grand rabbin les représente, et il est reconnu par l'Etat. Je me rends compte que l'existence d'un grand rabbin aux Etats-Unis est aussi improbable que celle de cartes d'identité.

Les Américains devraient reconnaître que l'antisémitisme en France n'est pas un "spectre". Les Français ont parfaitement conscience de son existence et ont pris des mesures qu'il serait impossible de mettre en œuvre aux Etats-Unis.

http://www.courrierinternational.com/article/2012/03/22/face-a-l-antisemitisme-les-francais-reagissent-de-facon-exemplaire

mercredi 14 mars 2012

Impôts : ces Américains qui renoncent à leur nationalité

De plus en plus d'Américains décident de renoncer volontairement à leur nationalité. Pas parce qu'ils ne supportent plus Barack Obama ou sont terrifiés à l'idée d'une victoire de Mitt Romney. Non, juste parce qu'ils sont en rébellion contre le fisc, qui les oblige à déclarer de plus en plus d'informations sur l'état de leurs finances offshore et à payer plus d'impôts.

Selon les statistiques publiées le mois dernier par le Federal Register, 1 781 Américains ont abandonné leur nationalité en 2011, une hausse de 16 % par rapport à 2010. C'est une goutte d'eau par rapport aux 5 à 7 millions d'Américains qui vivent à l'étranger, mais c'est sept fois plus qu'en 2008. Et encore, les chiffres sont certainement bien plus élevés car les statistiques du Federal Register ne sont pas très fiables.

Les États-Unis ont un régime fiscal unique. C'est le seul pays industrialisé qui prenne en compte la citoyenneté et non pas le lieu de résidence. Tout citoyen américain, même s'il décide d'aller s'installer sur la planète Mars, doit remplir tous les ans une déclaration de revenus au fisc (IRS) américain et est imposable aux États-Unis au titre de ses revenus mondiaux. Et cela même s'il a déjà payé ses impôts aux autorités martiennes, s'il a toujours vécu sur Mars et n'a jamais travaillé aux États-Unis.

Les expatriés américains bénéficient d'exemptions

Dans les autres pays, un Français qui travaille par exemple en Allemagne est assujetti au régime fiscal allemand. Andrew Mitchel, avocat fiscaliste auteur d'un blog, donne le cas d'école d'un Canadien né au Canada de deux parents américains qui n'a jamais vécu aux États-Unis. Ce dernier doit soumettre une déclaration de revenus au fisc américain toute sa vie à cause de sa double nationalité.

Les expatriés américains bénéficient toutefois d'exemptions. Ils sont autorisés à déduire de leur revenu imposable jusqu'à 92 900 dollars de salaires. Ils ont également la possibilité de retrancher de leur assiette une part des impôts qu'ils ont déjà payés ou demander un crédit d'impôt dans le cadre des traités signés entre les États-Unis et une quarantaine de pays qui évitent la double taxation.

Mais depuis trois ans, les autorités américaines, dans l'espoir sans doute de combler l'énorme trou du déficit public, ont lancé une grande offensive contre l'évasion fiscale en changeant les règles de déclaration et en durcissant les sanctions. L'IRS a ouvert par exemple en 2008 un bureau à Pékin pour traquer les mauvais payeurs américains en Chine. Il a aussi initié une série de mesures destinées à bloquer le financement du terrorisme et à lutter contre la fraude, qui touchent principalement les hauts revenus.

Renier sa nationalité est facile aux États-Unis

Une évolution qui a suscité beaucoup d'émoi chez les ressortissants américains qui se plaignent du coût et de la complexité croissants de leur déclaration de revenus et surtout du fait qu'ils doivent communiquer au fisc de plus en plus d'informations sur l'état de leurs finances. Dans le cadre de la loi Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA), tout expatrié va devoir maintenant donner au fisc une liste de son portefeuille de titres et de ses comptes à l'étranger s'ils dépassent 50 000 dollars, avec à la clé de lourdes amendes s'il ne le fait pas.

En même temps, le gouvernement américain met la pression sur les institutions financières étrangères pour qu'elles lui fournissent des informations annuelles sur les comptes détenus par des Américains. Cinq pays dont la France ont accepté en échange du même type de données sur leurs ressortissants aux États-Unis. Il est encore trop tôt pour savoir si ces nouvelles règles (elles entrent en vigueur progressivement) vont réduire l'évasion fiscale et augmenter les recettes du Trésor américain. Mais d'ores et déjà beaucoup de banques étrangères refusent d'ouvrir des comptes à des Américains sous le prétexte que les demandes de l'Oncle Sam coûtent extrêmement cher et imposent trop de contraintes.

Ce qui fait prédire à Andrew Mitchel une recrudescence du nombre d'Américains reniant leur nationalité. "La prise de conscience croissante des amendes pousse beaucoup de binationaux à conclure que leur nationalité américaine ne vaut pas le stress et les embêtements qu'impliquent les règles du fisc américain", résume-t-il. Or contrairement à la France, renier sa nationalité est assez facile. Il suffit de remplir une demande, verser 450 dollars, s'acquitter, pour les gros revenus, d'une "taxe de départ", et voilà ! Fini le passeport bleu. Il ne reste plus qu'à trouver un pays avec un fisc plus compréhensif.

http://www.lepoint.fr/monde/impots-ces-americains-qui-renoncent-a-leur-nationalite-13-03-2012-1440632_24.php

mardi 13 mars 2012

L'Amérique immobile

La route 66, la plus célèbre des Etats-Unis, "route mère" des Raisins de la colère, le roman de John Steinbeck, censée conduire Tom Joad et sa famille, frappés par la Grande Dépression, de l'Oklahoma vers la prospérité californienne, n'est plus fréquentée que par les touristes. Les Américains, réputés pour leur capacité au déracinement, continuellement à la recherche d'une vie meilleure, semblent, eux, devenus immobiles. Tétanisés.

Celui qui a perdu son "job" à New York ou Detroit n'en cherche plus - ne veut plus en chercher ? - à San Francisco ou Chicago. Les derniers chiffres du bureau de recensement aux Etats-Unis révèlent ainsi que, en 2010, les mouvements migratoires d'Etat à Etat n'ont jamais été aussi faibles depuis 1947, année du démarrage de la statistique. La crise ? "Quand les temps sont durs, il devient plus compliqué de bouger", expliquait récemment au New York Times Kenneth Johnson, démographe à l'Institut Carsey de l'université du New Hampshire.

Les difficultés économiques des Etats-Unis n'expliquent pas tout, loin de là. Le déclin des migrations internes est constant depuis les années 1980, comme le révèle une étude du National Bureau of Economic Research (NBER), publiée en août 2011. L'image de l'Américain réactif face à l'Européen sédentaire est donc sérieusement mise à mal.

Outre-Atlantique, où le modèle économique du Vieux Continent est rarement cité en exemple, ce constat n'est pas seulement vexant, il est aussi dramatique : le manque de fluidité de la population ne fait qu'aggraver le taux de chômage qui dépasse aujourd'hui les 8 %. La paralysie des ménages est même parfaitement corrélée à l'émergence d'un chômage de longue durée, observe Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis, à New York. La première économie mondiale n'aurait donc plus la capacité d'absorber, plus vite que nulle part ailleurs, les chocs sur le marché du travail. Et s'éloigne l'idée de la supériorité d'un capitalisme fondé sur la flexibilité et la débrouillardise par rapport à un système social trop généreux conduisant à l'assistanat.

Que s'est-il passé ? L'Amérique est-elle devenue lasse ? Mark Perry, professeur à l'université du Michigan, y voit l'un des effets pervers de la catastrophe immobilière. Le rêve du "tous propriétaires" a poussé les Américains à s'endetter, parfois au-delà du raisonnable, pour acheter une maison. Aujourd'hui, il leur est impossible de partir tant que leurs mortgages, leurs crédits hypothécaires, ne sont pas remboursés : ils devraient vendre leur propriété au rabais, en raison de la chute des prix, et encore faudrait-il que la maison trouve preneurs. Même à Manhattan, les agents immobiliers se plaignent d'un effondrement des ventes.

Et la jeunesse ? Sans contraintes économiques ou familiales, pouvant obtenir un permis de conduire avant d'avoir le droit de voter, les "kids" restent pourtant eux aussi ligotés à leur lieu de naissance et à ses environs. La jeunesse a-t-elle abandonné ses rêves de conquête, de fortune et de grands espaces ? Todd et Victoria Buchholz, écrivains américains, le pensent, estimant que naît une "Go-Nowhere Generation", une génération qui ne va nulle part. Ils décrivent cette évolution sociologique dans une tribune publiée par le New York Times le 10 mars. Frappés par une sorte d'indolence, les jeunes, expliquent-ils, ne cherchent même plus à décrocher leur permis de conduire ou à s'acheter une voiture, devenue, il est vrai, hors de prix. La crise les aurait rendus défaitistes et inertes au point de miser sur un improbable coup de chance pour réussir. Rien d'autre.

Les albums de Bruce Springsteen, rocker prolifique et incarnation de l'Amérique ouvrière, résument à eux seuls ce tournant. Dans les années 1970, il sortait Born to Run ("Né pour courir"). En 1995, le "Boss" signait Le Fantôme de Tom Joad (1995). Aujourd'hui, il sort Wrecking Ball ("Le Boulet de démolition").

Le diagnostic de David Card, spécialiste de l'immigration à l'université de Berkeley, en Californie, est plus déconcertant encore. A ses yeux, l'inertie de la jeunesse serait liée au manque de subventions accordées à ceux qui se retrouvent sans emploi. Une fois les droits au chômage épuisés, un jeune sans enfant ne touche aucune allocation, rappelle-t-il. Démunis, les jeunes adultes seraient alors contraints de retourner vivre chez leurs parents. "Nous sommes en train de devenir des Italiens !", alerte M. Card. La "mamma" en moins...

Lemonde.fr

dimanche 11 mars 2012

LAFFON de LADEBAT Charles Joseph (1807- 1882)

Si la guerre d’indépendance des Etats-Unis et la participation de troupes françaises sont présentes dans les esprits et maintes fois évoquées, curieusement, la présence de Français dans les rangs de l’armée du Nord ou des troupes confédérées est rarement l’objet d’ouvrages ou de rappels historiques. Pourtant ils furent nombreux, malgré l’interdiction de l’Empereur Napoléon III de prendre les armes dans l’un ou l’autre camp.

Le Père Lachaise abrite le dernier repos d’un colonel de la French Brigade, ayant combattu en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, lors de la prise de la ville en 1862 par les troupes loyalistes.

Colonel de la French Brigade

Charles Joseph Laffon de Ladébat voit le jour à la Jamaïque le 24 octobre 1807.

Fils ainé de Philippe Auguste chevalier Laffon de Ladébat, Charles fut colonel dans la French Brigade sudiste qui défendit la Nouvelle Orléans lors de son attaque par la flotte "nordiste" commandée par l’amiral Farragut.

La French Brigade a été crée le 4 mars 1862 à La Nouvelle orléans, et commandée par le général Maignan.

Lors de l’attaque des troupes de l’Union en avril 1862, tandis que les navires fédéraux remontaient le fleuve en cannonant la ville et alors que les autorités civiles locales avaient quitté les lieux, la French Brigade se chargea notamment du maintien de l’ordre sur les levées en bordure du fleuve pour éviter les pillages des dépots de sucre, de tabac et des boucauts de viande séchées abandonnés.

Alors que des milliers de femmes et d’enfants affamés couraient vers le fleuve avec leurs paniers pour s’approvisionner, des bandes de pillards et d’incendiaires leur disputaient violemment ces denrées pour les emporter avec des charettes.

Le 4 mai 1862, aprés sa victoire, le général nordiste Butler félicita la French Brigade pour son action de protection de la population contre ces bandes avant l’occupation de la ville par les forces fédérales.

La brigade poursuivit son action de maintien de l’ordre jusqu’au 15 mai 1862 date à laquelle elle fut désarmée sur l’ordre du même Butler en raison du refus du consul de France de mettre la brigade au service des Etats Unis.

Charles Laffont de Ladébat s’est éteint à Paris le 22 décembre 1882. Il repose dans le tombeau familial dans la 39e division.

http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2269

Concernant la participation non américaine, on a avancé le nombre de 600 000 étrangers, principalement européens ; parmi eux on a recensé environ 26 000 Français dont environ 40 % combattirent avec le Nord, et 60 % environ avec le Sud. Les données étant très imprécises, on ne sait si ces chiffres comprennent ou non les 3 000 citoyens français de la Légion française (French Brigade) de La Nouvelle-Orléans, sous le commandement des officiers comme Philippe de Marigny de Mandeville, Albin Rochereau, Félix Ferrier, Brogniet, Charles Janvier.

samedi 10 mars 2012

Mœbius

(...)

George Lucas s'est inspiré de lui pour Star Wars

Les Américains se sont aperçus très rapidement des multiples talents de Moebius. George Lucas s'inspire de ses visions futuristes pour La Guerre des étoiles. Ridley Scott travaille dès 1978 directement avec lui sur le premier Alien. Moebius crée ainsi en un temps record les combinaisons spatiales de Sigourney Weaver et certains intérieurs du vaisseau Le Nostromo . Les créateurs de Tron font appel à lui au début des années 80 afin qu'il conçoivent l'univers du film. Le vaisseau spatial solaire est son œuvre. En 1995, comme un juste retour des choses, Luc Besson fait à nouveau appel aux talents de Moebius et son ami Jean-Claude Mezières pour son film de science-fiction avec Bruce Willis Le Cinquième élement.

Entre les lignes, on perçoit que ce film rend hommage à L'Incal conçu avec Alexandro Jodorowsky. La profonde amitié qui unit les deux créateurs remonte à 1975. «Jodo» et Moebius avaient alors tenté l'aventure du cinéma hollywoodien en proposant ni plus ni moins que l'adaptation du roman-fleuve de Frank Herbert Dune. Le projet n'aboutira pas. Mais de cette collaboration naîtra une œuvre maîtresse de la BD d'anticipation: la saga de L'Incal.

(...)

http://www.lefigaro.fr/culture/2012/03/10/03004-20120310ARTFIG00384-jean-giraud-un-geant-du-9e-art-s-en-est-alle.php

LE KETCHUP NE VIENT PAS DES ETATS-UNIS

Contrairement à ce que l'on peut penser, le ketchup n'a pas été inventé aux États-Unis, mais en Chine. Il s'agissait d'une sauce faite à base de vinaigre et de poisson, surnommée Ké-Tsiap (saumure de poisson). Elle fut rapportée par les Anglais au XVIIe siècle et son nom et sa composition seront adaptés par les Occidentaux.

http://www.secouchermoinsbete.fr/18865-le-ketchup-n-a-rien-d-americain

jeudi 8 mars 2012

Les élèves noirs plus punis que les autres aux Etats-Unis

Les Afro-Américains, surtout les garçons, sont largement plus punis à l'école que le reste de leurs camarades. Rien de nouveau dans les conclusions de cette étude du ministère de l'éducation américain rendue publique mardi 6 mars : les chercheurs et les médias ont régulièrement publié des travaux similaires. Mais en pleine campagne électorale – une campagne qui voit le premier président noir des Etats-Unis concourir à sa ré-élection, alors que ce même président dresse le bilan social de son mandat –, l'étude a pris une ampleur dont la presse américaine s'est largement fait l'écho.

Dans le détail, de la maternelle au lycée, les élèves latinos et afro-américains représentent près des trois quarts des arrestations ou des situations traitées par la police et liées à l'école, relève l'agence Associated Press, relayée par le Washington Post. Le rapport montre également que les élèves noirs ont trois fois et demi plus de chances que les élèves blancs d'être exclus définitivement ou temporairement. Au total, "un garçon noir sur cinq et plus d'une fille sur dix a été renvoyé de l'école", note le New York Times.

Ces inégalités se traduisent également par des disparités dans l'offre pédagogique : 29 % des écoles avec la plus forte présence de minorités proposent des cours de calculs mathématiques, tandis que 55 % des écoles où la part des minorités est moindre en disposent. Dans un même quartier, les professeurs qui enseignent dans un établissement avec un haut pourcentage d'élèves appartenant à des minorités sont payés 2 251 dollars de moins par an que leurs collègues enseignant dans d'autres établissements.

"Ce qui est certain, c'est que pour trop d'élèves de couleur, la réalité de l'école, c'est la violation du principe d'équité, au cœur du modèle américain", a dénoncé le ministre de l'éducation, Arne Duncan, interviewé par le New York Times. "Est-ce du racisme ?", s'interroge cependant le Christian Science Monitor. "Est-ce de la discrimination (...) ou les élèves issus de minorités sont-ils plus indisciplinés ? Ou recoivent-ils des punitions plus sévères que les blancs pour des incidents similaires ?", questionne encore l'Associated Press.

"Certaines écoles avec le plus grand nombre d'expulsions provisoires et temporaires comptent également une importante population d'élèves noirs, et parmi eux, une part plus importante que la moyenne sont élevés dans des familles monoparentales. Or, des études ont prouvé que les enfants élevés dans ces foyers-là sont plus enclins aux problèmes de discipline", nuance le Christian Science Monitor.

Mais pour les nombreux chercheurs et professionnels de l'éducation cités dans la presse, les raisons de cette inégalité de traitement sont limpides : les Afro-Américains sont discriminés dès la salle de classe. Judith Browne Dianis, directrice d'un centre de recherche sur les minorités, citée par CBS news, affirme que les élèves noirs et latinos sont punis plus sévèrement pour les mêmes impairs que leurs camarades blancs.(...)

LeMonde.fr

mercredi 7 mars 2012

Qui sont les pires touristes au monde?

Les Américains ne sont pas des touristes modèles. Ils viennent d'ailleurs de remporter le titre de pires touristes au monde.

Selon une enquête réalisée par Living Social et Mandala Research et dévoilée dans le quotidien américain USA Today, il semblerait que les touristes américains sont les plus redoutés par la population locale. Le sondage a été effectué sur 5.600 personnes issues de cinq pays différents.

Les touristes américains sont suivis par les Chinois et les Français. Les Japonais et les Russes complètent ce top 5. Viennent ensuite les Coréens du Sud, les Indiens, les Allemands, les Espagnols et les Britanniques.

lundi 5 mars 2012

L'Oscar oublié du Lotois Charles Boyer

Mais où est donc l'Oscar de Charles Boyer ? Mort sans descendance en 1978 en Arizona, l'acteur qui incarna le « french lover » dans le cinéma hollywoodien a pourtant bien précédé Jean Dujardin à la remise des statuettes dorées. C'est un oscar d'honneur qui lui a été attribué, à la mi-temps d'une carrière d'une exceptionnelle longueur : 80 films en 56 ans, depuis un premier tournage en France en 1920 (« L'homme du large », de Marcel Lherbier) jusqu'à Nina, en 1976 (de Vincente Minnelli). L'Oscar lui a été remis en 1943, un an après qu'il eut pris la nationalité américaine.

Dans sa ville natale, Figeac, occupée par les difficultés de la guerre, les privations et les arrestations, l'honneur fait à Charles Boyer a-t-il été connu ? Il n'a en tout cas pas été applaudi.


« D'une certaine manière, les Figeacois éprouvaient du ressentiment envers lui », explique Philippe Calmon, notaire retraité, historien passionné, et lointain cousin de l'acteur… « Le fait qu'il soit devenu américain n'a pas été apprécié, et lorsqu'il est venu après guerre distribuer de la pénicilline à l'hôpital, cela a été perçu comme un geste ostentatoire. »

Quand survient la guerre, Charles Boyer est une grande vedette, qui tourne aussi bien en France qu'à Hollywood. Son allure et son regard charmeur ont séduit les spectateurs du muet. Au passage du parlant, Boyer est parmi les gagnants : sa voix veloutée passe bien l'écran. Ses partenaires sont de vraies stars : Bette Davis, Greta Garbo, Marlene Dietrich, et de ce côté de l'Atlantique, Danielle Darrieux (seule survivante).

D'Amérique, il participera néanmoins à l'effort de guerre : « Mon salaire pendant la durée des hostilités sera naturellement intégralement versé aux différentes œuvres que l'on m'a signalées… écrit-il au maire de Figeac en décembre 1939… Mettez-moi à contribution autant que vous le voudrez… » On sait que 30 000 francs ont été versés.

Dans le Lot, Louise, la mère de Charles Boyer vit dans une certaine amertume le silence qui entoure la gloire de son fils unique. Elle l'avait soutenu dès le début, ce garçon plutôt réservé qu'elle aurait bien vu « médecin, avocat ou prêtre ». Né en 1899, élève à Figeac, orphelin de père à 12 ans, il fit ses études secondaires à Toulouse avant de monter à Paris où il obtint une licence de philosophie à la Sorbonne. La comédie le démange, et le succès le cueille dès la sortie du conservatoire. Dans les années 20, un film pouvait être produit sur son seul nom. À tel point que la Metro Goldwyn Mayer le repère et lui propose un contrat à 400 $ par semaine. Devant l'énormité de la somme, il accepte. Hollywood l'adopte, il adore l'Amérique.

Marié à l'actrice anglaise Pat Paterson, ils ont un fils. Mais le mélo qu'il a si souvent joué s'invite dans sa vie : son fils se suicide en 1965, sa femme meurt d'un cancer quinze ans plus tard. Il l'accompagne deux jours après, en absorbant une dose mortelle de barbituriques. A Figeac, une plaque a été vissée sur sa maison natale. Le cinéma porte son nom, mais seulement depuis janvier 2000. Le temps d'oublier le malentendu des années de guerre.


Statuettes à vendre
Il est bien dommage que l'Oscar de Charles Boyer ait disparu. Pour la mémoire de sa ville natale, peut-être même pour sa valeur marchande. Car si la revente d'une statuette est interdite par l'Académie des Oscars, 160 trophées auraient été monnayées depuis 1929. Pour ces statuettes de 34 cm, dorées à l'or 24 carats, d'une valeur matérielle de 850 dollars, les offres montent très rapidement. Cette année, quelques jours avant la soirée des Oscars, 15 statuettes ont été vendues par internet pour 3 millions de dollars. A ce jour, l'un des records revient à celle d'Orson Wells pour « Citizen Kane » vendue 861 542 dollars.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/04/1297623-l-oscar-oublie-du-lotois-charles-boyer.html