lundi 7 janvier 2008

La parenté québécoise de la sénatrice Hillary Clinton

Le mercredi 14 novembre 2007

Richard Hétu

La Presse

Par sa grand-mère maternelle, Hillary Clinton est une descendante de la Nouvelle-France, où elle a des ancêtres communs avec Pierre Elliott Trudeau, Jean Chrétien, Madonna, Angelina Jolie et Céline Dion, entre autres personnages célèbres.

Nés en France, ces ancêtres communs, Pierre Gagné et Marguerite Rosée, ont débarqué à Québec au début du XVIIe siècle, et contribué à une lignée canadienne-française représentée aujourd'hui dans la course à la Maison-Blanche.

L'élection présidentielle de 2008 pourrait donc créer plus d'un précédent.

«Si Hillary Rodham Clinton devient présidente des États-Unis, elle sera le premier président des États-Unis avec une ascendance canadienne-française», affirme William Addams Reitwiesner, employé à la Librairie du Congrès des États-Unis et généalogiste à ses heures.

Si Ronald Reagan et Bill Clinton ont célébré leurs origines irlandaises, Hillary Clinton se fait très discrète sur ses racines canadiennes-françaises. Dans son autobiographie, elle mentionne en passant que sa grand-mère maternelle, Della Murray, «avait des origines franco-canadiennes, écossaises et amérindiennes», mais elle n'en dira pas plus sur son lignage québécois.

Un lignage qui compte pourtant quelques personnages importants dans l'histoire de la Nouvelle-France, dont Jeanne Massé, née en 1677 à Montréal, qui a participé à la fondation de Detroit.

«Mes enfants, dont le père est un Moreau, ont cette ancêtre en commun avec Hillary Clinton», dit fièrement Gail Moreau-Desharnais, historienne et généalogiste du Michigan.



Ascendance canadienne-française



Le mois dernier, avec une collègue, elle a publié une étude sur l'ascendance canadienne-française de Hillary Clinton dans la revue Michigan's Habitant Heritage. Les deux généalogistes publieront une nouvelle recherche en janvier qui établira un lien de parenté entre la sénatrice de New York et Louis Hébert, premier véritable colon de la Nouvelle-France.

«Hillary Clinton remonte à la fondation de Québec, ce qui, à mon avis, est plutôt sympa», dit Gail Moreau-Desharnais.

Pourquoi Hillary Clinton ne mentionne-t-elle pas ses origines canadiennes et françaises?

Gail Moreau-Desharnais a une théorie, puisée dans l'autobiographie de Hillary Clinton. Dans Mon histoire, l'ancienne première dame brosse un portrait négatif de sa grand-mère maternelle, Della Murray, née en 1902 à Aurora, dans l'État de l'Illinois, de Daniel Murray et Délia Martin, fille d'Antoine Martin.

«Della laissait ma mère plus ou moins livrée à elle-même », écrit Hillary Clinton, deux phrases après avoir annoncé que sa grand-mère maternelle «avait des origines franco-canadiennes, écossaises et amérindiennes».

«L'héritage canadien-français n'est pas passé de la mère à la fille», dit Gail Moreau-Desharnais, qui n'a trouvé aucun Amérindien parmi les ancêtres de Hillary Clinton.

L'hiver dernier, lors d'un rassemblement politique au New Hampshire, la candidate présidentielle a raté une belle occasion de rappeler ses racines franco-canadiennes. Elle se trouvait à Berlin, ville située dans le nord de l'État, où un maître de cérémonie lui avait souhaité la bienvenue en français. La sénatrice de New York n'a même pas pensé le remercier en français et encore moins saluer dans cette langue ses partisans, parmi lesquels se trouvaient plusieurs Franco-Américains.

Il est vrai que ses ancêtres français ou canadien-français pourraient nuire à Hillary Clinton. Un de ses rivaux républicains, Mitt Romney, a déjà reçu un document interne l'encourageant à associer la sénatrice de New York à tout ce qui est français. Le texte était intitulé : «Hillary = France».

Il faut désormais admettre qu'il y a un peu de vrai dans ce slogan.

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